Abuja semble déterminée à mettre en place une réelle industrie minière. Une ambition qui s’inscrit dans sa stratégie de diversification économique et qui sera épaulée par une première enveloppe de 42 millions de dollars pour mettre en place une cartographie minière susceptible d’attirer les investisseurs.
Le Nigéria poursuit ses efforts de diversification économique et de réduction de sa dépendance au pétrole. En effet, Abuja vient d’annoncer sa décision de mobiliser 42 millions de dollars (15 milliards de nairas) en 2018 pour renforcer les efforts de prospection de minerais et attirer les investisseurs dans le secteur de l’exploitation minière.
Cartographier les ressources existantes
L’objectif pour Abuja est de mettre en place un portefeuille d’activités d’exploration susceptible d’attirer l’attention des investisseurs, en leur offrant la possibilité d’entamer directement les opérations de forage vu que les données préalables seraient déjà disponibles. L’administration Buhara compte soutenir les investissements dans l’or, le bitume, le fer, la barytine, le calcaire, le plomb ou encore le zinc.
Abuja espère attirer de la sorte des investissements estimés à un peu plus de 166 millions de dollars (60 milliards de nairas) qui seront injectés dans l’industrie minière. L’exploitation de ressources autres que les hydrocarbures est le point central du plan de relance économique et de croissance adopté par le Nigéria, alors que le pays vient de traverser sa pire crise économique ces 25 dernières années. L’ambition du gouvernement fédéral est de faire passer la contribution des minéraux solides au PIB de 1% à 8% d’ici 2020.
Cadeaux fiscaux
Pour renforcer l’attractivité du secteur minier nigérian, les autorités prévoient des incitations en faveur des investisseurs comprenant des exonérations fiscales allant jusqu’à cinq ans pour les entreprises voulant s’implanter au Nigéria. Ces incitatifs comportent également un régime d’importation en franchise de droits sur le matériel minier et la mise en place de licences minières d’une durée de 25 ans.
Le ministère du Développement des minéraux solides compte par ailleurs mobiliser pas moins de 600 millions de dollars pour renforcer la mise en place des infrastructures nécessaires et pour collecter le maximum de données sur les minéraux exploitables. Selon le ministère, le Nigéria devrait passer du statut d’Etat dépensant le moins dans l’exploration minière, à l’un des plus actifs en la matière. Abuja revendique ainsi 44 minéraux présents dans ses sous-sols, pouvant être extraits en quantités commerciales. Pour l’heure, l’industrie minière nigériane reste majoritairement artisanale produisant de l’or et de l’étain en petites quantités.
Avec latribuneafrique