1. Présentez-vous ?
Je suis Koffi Serges AZI, Chef d’entreprise et Chrétien,marié père de trois (03) enfants et grand-père de trois (03) petits-enfants.
2. Qu’est-ce qui vous a motivé à créer une entreprise ?
C’est un rêve d’enfant suscité par la lecture d’un magazine lorsque j’étais en classe de CM2. Dans ce magazine un journaliste faisait un commentaire relatif aux pays émergents.
Dans son commentaire, il a pris le cas de deux jeunes gens qui allaient à l’école, un asiatique et un africain. Il posa la question de savoir « pourquoi ils allaient à l’école ». Le premier, l’africain répondit « je vais à l’école pour avoir des diplômes et trouver du travail ». Contrairement à l’africain, l’asiatique répondit « Je vais à l’école pour créer des emplois ».
Ce point de vue m’a hanté toute ma jeunesse à telle enseigne que j’en ai fait finalement le rêve de ma vie, devenir mon propre chef pour créer des emplois à l’image de cet asiatique.
On ne devient pas son propre chef sans ces trois valeurs qui sont :
LA VISION – LE COURAGE – LA PERSEVERANCE.
L’Afrique a les potentialités humaines, intellectuelles et culturelles pour développer les initiatives personnelles, et réussir son indépendance économique. Il convient donc d’inculquer très tôt aux jeunes africains la culture d’initiative et de créativité se lancer dans l’aventure combien excitante et exaltante pour devenir son propre patron ! Et moi je crois en cela. C’est ma profonde motivation.
3. Dans quel domaine d’activité exercez-vous ?
Au lendemain de la situation de crise qu’a connue notre pays la Côte d’Ivoire, plusieurs entreprises ont mis la clé sous le paillasson, occasionnant ainsi des licenciements massifs. Cette situation a accru le nombre de sans emplois.
AZING IVOIR Sarl a été créée à cet effet par des jeunes Ivoiriens pour répondre aux besoins de réinsertion de manière particulière, et de façon générale à celui de nos concitoyens
L’entreprise AZING IVOIR Sarl est une structure de prestation de service dont l’activité principale est la Location et la Gestion de main-d’œuvre occasionnelle. Nous œuvrons globalement dans la gestion des ressources humaines depuis 2007, avec un effectif avoisinant un peu plus de mille deux cent (1200) employés exerçant sur l’ensemble du territoire national, tous corps confondus, munis de CDD pour certains et d’autres de CDI. Quand on sait le nombre de personnes qui assurément dépendent de ces mille deux cent (1200) employés, nous sommes heureux de pouvoir contribuer sur le plan social à la joie de ces familles. La gestion de l’ensemble de ce personnel est rationnelle et respecte les normes et règlements en vigueurs en ce qui concerne les lois régissant le secteur de l’emploi dans notre pays.
Aujourd’hui après la création de AZING IVOIR Sarl en 2007, nous comptabilisons un total de quatre (4) entreprises dont l’Institut de Formation AZING IVOIR. La création de cette école de formation s’est révélée indéniable car nous avons voulu nous distinguer en formant nos agents avant de les mettre à disposition. Même si l’idée au tout début était d’y former des filles de ménage pour combler les déficits dans les foyers. Car bien qu’étant courageuses et dévouées, il manque le plus souvent à ces dernières un minimum de connaissance.
4. Quels ont été vos défis ? Et comment les avez-vous surmonté ?
Jeune diplômé fraîchement sorti de l’école et en quête d’emploi, j’aspirais à travailler dans une entreprise à un poste en rapport avec mes compétences et ma formation. Vu les difficultés pour trouver un emploi, j’ai dû travailler comme journalier (manutention) dans des entreprises en zone portuaire.
Après cette période qui a duré pratiquement plus de six (6) mois, je me suis retrouvé à dispenser des cours à domicile pendant deux (2) années aux enfants en classe du primaire et du secondaire. Cela a été un moment de joie parce que le résultat de l’encadrement de ces enfants était plus que satisfaisant pour le répétiteur que j’étais et aussi pour les parents.
Le nombre de sollicitation croissait et j’étais agréablement surpris. Le cumul mensuel de ces revenus avoisinait 125.000 à 150.000 F.CFA par mois.
C’est à l’occasion de ces cours à domicile que la porte de mon premier emploi va s’ouvrir par le canal d’un des parents d’élèves. Et cela va durer neuf (9) ans pendant lesquelles, j’ai pu préparer en cours du soir mes diplômes supérieurs avec mon salaire mensuel.
5. Comment avez-vous réussi à lier études et travail ?
Jeune travailleur, je m’étais privé de beaucoup de choses en ayant le regard tourné vers l’objectif qui était mon rêve d’enfant : devenir mon propre chef.
Le matin, je me rendais au travail et durant les pauses, je préparais, révisais et traitais mes devoirs. Les Samedis et Dimanches soirs étaient réservés à mes études pour préparer mes cours.
Il me fallait travailler deux fois plus que les étudiants inscrits en cours du jour. Je ne perdais cependant pas de vue mes responsabilités professionnelles parce que mes revenus me permettaient de faire face à mes exigences scolaires prioritairement.
6. Pouvez-vous nous parler de vos débuts en tant que Chef d’entreprise?
Il faut noter qu’après les neuf années dans l’administration parapublique, j’ai été dans une autre structure privée dans laquelle j’ai occupé plusieurs postes de responsabilités pendant dix années. C’est vers la fin de ces dix années que mon rêve a commencé à prendre forme. Au point où, je n’avais plus de motivations réelles à être à la charge d’un employeur malgré le confort salarial et tous les avantages dont je jouissais.
J’étais habité par une seule idée : « fallait partir », « fallait quitter ». Comme Abraham dans les saintes écritures au chapitre 12 du livre de la Genèse du verset 1 au verset 5.
7. En ce moment précis, aviez-vous une idée de ce que vous deviez faire une fois parti ?
Non pas exactement. Il fallait simplement que j’obéisse à cette conviction intérieure qui me poussait à m’engager dans cette étape vers le néant, l’inconnu. Seulement que j’avais l’avantage d’avoir pendant ces années en ma qualité d’employé, appris une chose dans mon parcours professionnel que j’étais capable de transformer et améliorer au fil des années. Comme tout début, j’ai rencontré beaucoup de difficultés de décollage liées aux réalités de départ. J’ai été habité parfois par le découragement et tenté même d’abandonner, mais une voix intérieure me fortifiait chaque fois et faisait naître l’espoir.
8. Quelles sont les stratégies marketing que vous avez mises en place pour le démarrage de vos activités?
La stratégie que j’ai utilisée était la plus difficile. Je me suis dit que si je la réussissais, j’étais convaincu à 80 % que le démarrage allait être effectif. Il fallait trouver des gens pour constituer la force principale de notre décollage. Une équipe d’hommes et de femmes comme dans une équipe de football, chacun avec son talent et sa capacité, mais tout ça dans une complémentarité d’équipe visant bien évidemment le même objectif. Tout en considérant les échecs pour les encourager et les succès pour les célébrer.
L’échec étant le début de la réussite donc il n’était pas question pour notre mental de l’épouser, mais d’en tirer les leçons tout en ayant les regards sur notre objectif.
9. Monsieur Serges AZI, dites-nous, pour vous quelles sont les qualités d’un bon Chef d’entreprise ?
Les qualités d’un bon Chef d’entreprise selon moi reposent, primo sur la capacité à fabriquer d’autres leaders, secundo c’est celui qui est à l’image du bon berger c’est-à-dire celui-là même qui sait montrer le chemin aux autres pour l’avoir lui-même déjà parcouru et tertio sur le trio « Vision – Courage – Persévérance ».
10. Quel est le secret de votre succès ?
Le succès est progressif, tel un cycliste sur la colline, si vous arrêtez de pédaler, vous risquez de dégringoler pour vous retrouver à la case départ. Le secret de mon succès repose sur l’amour et la quête perpétuelle du travail bien fait, le travail en équipe avec un objectif spécifique : le résultat.
11. A vous entendre, la religion occupe une place importante dans ce que vous faites ?
Oui, j’accorde toujours une place de choix à Dieu dans tout ce que je fais. Comme l’Apôtre Paul le disait dans Philippiens chapitre 4v13 « Je puis tout par celui qui me fortifie », moi également je crois que je ne peux rien sans Dieu car rien ne manque à celui qui se confie en l’Eternel.
12. De nos jours beaucoup de jeunes veulent s’installer à leur propre compte, mais ils sont habités par la peur de l’échec, que pouvez-vous leur dire ?
A nos jeunes gens qui veulent s’installer à leur propre compte, qu’ils sachent que l’échec est le début de la réussite, on ne doit pas se laisser habiter par la peur de l’échec car nous n’avons pas tous la même capacité de réussite mais la réussite est pour tous.
13. Le Gouvernement ivoirien a fait des efforts dans la relation publique-privée, et dans l’encadrement des PME êtes-vous satisfait?
Nous tenons à saluer les efforts faits par notre gouvernement.
Toutefois, aucune œuvre humaine n’est parfaite à cent pour cent, c’est pourquoi nous disons que beaucoup de choses restent à faire et nous restons optimistes.
14. Quelles sont vos perceptives avenirs ? Est-ce que vous êtes prêts à partager cette belle expériences enrichissante avec d’autres personnes encore hésitante ?
Toute entreprise est appelée à grandir, à s’étendre. C’est pourquoi nous voulons nous établir dans la sous-région et devenir leader dans notre domaine d’activité en nous inscrivant dans la démarche qualité.
Aussi nous envisageons très bientôt mettre en œuvre un vaste projet en collaboration avec nos partenaires locaux et étrangers. Ce projet encore à l’étude va concerner le secteur informel qui représente un maillon essentiel dans le développement d’une nation, œuvrer à structurer ce secteur est important compte tenu des ressources considérables qu’il génère.
15. Nous avons fait le constat à travers notre brève immersion dans votre entreprise, que la quasi-totalité de votre équipe managériale est constituée de Jeunes gens occupant des postes de responsabilité.
Nous savons tous que la jeunesse est l’avenir d’une nation. Une jeunesse bien formée et insérée dans le tissu social constitue un gage de prospérité et d’espérance pour notre nation. Pour moi, il faut donc donner la possibilité à nos jeunes sortis des universités et grandes écoles, l’opportunité de faire montre de leur savoir-faire.
Telle est notre vision en embauchant un nombre important de jeunes aux postes de responsabilité. La jeunesse symbolise l’enthousiasme, le dynamisme au travail surtout quand elle est bien coachée par des hommes d’expérience et de conviction.
16 Un mot à l’endroit de PME-PMI Magazine
A PME-PMI Magazine, j’adresse mes mots d’encouragement pour l’excellent travail que vous abattez. En effet, vous savez repérer et faire la promotion des vrais Chefs d’entreprises dans tous les secteurs d’activité dont regorgent notre continent et cela nous réjouit puisque tout ceci participe au développement de nos Etats. Et à notre jeunesse africaine, pilier et symbole de la relève, tout en observant ces véritables modèles, je conseillerais le courage, la persévérance et la discipline pour développer notre continent.
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