Quantifier, identifier et cartographier les données agricoles du continent, telles sont les objectifs de l’initiative « The Seed ». Un projet qui vise à placer cette plateforme comme jonction entre les différentes composantes de la chaîne de valeur agricole africaine et à réduire le gap entre productivité et innovation d’une zone qui concentre 65% des terres arables non exploitées au monde.
Les thématiques liées à l’agriculture en Afrique prennent plus d’importance que jamais. Le secteur est crédité d’un potentiel de croissance non négligeable tout en étant désigné comme l’un des relais de développement du continent. Il n’empêche que le secteur reste sous-exploité. Preuve en est, le continent concentre 65% des terres arables non exploitées au niveau mondial.
Recherche appliquée
Une situation qui attise l’intérêt pour la question de la part des grands groupes de l’agro-industrie, de banques, d’assurances ou encore de chercheurs. Face à l’immensité du chantier à mener et au manque d’information qui caractérise le secteur, des initiatives naissent pour servir de courroie de transmission entre les différents acteurs en jeu.
The Seed Project fait partie de ces courroies de transmission. Cette initiative portée par 5 jeunes entrepreneurs marocains vise à quantifier et réduire « le gap entre productivité et innovation qui se traduit par une insuffisance », précise Fadel Bennani, analyste financier chez The Seed Project. Selon ce dernier, « ce projet est axé sur la recherche à but non lucrative qui vise à assimiler, puis identifier les enjeux du secteur ».
Ce projet compte ainsi sur le soutien d’acteurs opérationnels au niveau des intrants du secteur (OCP, Yara et Louis Dreyfus), des phytosanitaires (Syngenta, Murphy Chemicals) et des semences (Syngenta). Au niveau des producteurs, The Seed a également approché des petits agriculteurs sur le terrain notamment dans la région de Moungo au Cameroun, dans le Bas-Sassandra en Côte d’Ivoire et dans la région de Nakuru au Kenya.
Data en open source
En plus des petites exploitations, The Seed s’est également intéressé aux cultures industrialisées tenues par des groupes comme Olam, Sucden, Louis Dreyfus, Cargill ou encore KTDA. « Nous avons décidé de nous concentrer sur l’acquisition de Data pour combler un manque qui constitue les principales limites au secteur. Beaucoup de zones d’ombres continuent de freiner l’évolution de l’activité, ce qui nous pousse à rassembler et cartographier toutes les données que nous pouvons récolter. Des données que nous offrons par la suite à l’ensemble des intervenants en open source », explique Bennani.
L’initiative qui compte également sur le soutien de logisticiens (Bolloré, CMA CGM), d’acteurs publics, de régulateurs (Côte d’Ivoire, Cameroun, Kenya) de Banque (AWB, BMCEBOA, KCB), d’assureurs (Saham CI, ACRE, APA) ou encore d’opérateurs mobiles (Orange, MTN, Safaricom), compte ainsi identifier et compiler les données utilisables dans la chaîne de valeur agricole. « Nous ambitionnons de nous positionner comme liaison entre startups et agriculteurs », souligne Bennani.
Cette liaison pourrait couvrir plusieurs segments comme l’assurance et notamment la micro assurance dont les opérateurs montrent un intérêt pour le secteur. La data fournit par The Seed pourrait permettre aux assureurs de qualifier le risque et de vendre les données aux opérateurs spécialisées dans les intrants. Ce qui déboucherait sur une sorte de police d’assurance gratuite pour les petits agriculteurs dont les charges sont prises en compte dans la transaction entre assureurs et grandes entreprises.
Avec latribuneafrique