Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret de sanctions contre la Corée du Nord. Ces mesures restrictives ont été introduites en lien avec la résolution du Conseil de sécurité de l’Onu adoptée suite au nouvel essai nucléaire de Pyongyang le 3 septembre dernier.
Les sanctions prévoient la suspension de la coopération scientifique et technique entre la Russie et la Corée du Nord, la fermeture des filiales des banques russes sur le territoire nord-coréen et de nombreuses autres limitations. Selon Gazeta.
La Russie a introduit des sanctions contre la Corée du Nord conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l’Onu adoptée en réponse à l’organisation de nouveaux essais balistiques et nucléaires par Pyongyang. Le décret en ce sens a été signé par le président russe Vladimir Poutine.
Ces mesures restrictives prévoient notamment la suspension de la coopération scientifique et technique entre la Russie et la Corée du Nord. «Il est nécessaire de suspendre la coopération scientifique et technique avec les personnes ou les groupes de personnes représentant la République populaire démocratique de Corée», stipule le texte signé par le président.
Le décret précise que ces limitations ne s’appliquent pas aux échanges dans le domaine de la médecine, ainsi que de la science et des technologies nucléaires, de la construction aérospatiale et des technologies de production de pointe «si ce partenariat ne favorise pas le développement du programme nucléaire et balistique de la Corée du Nord».
Le décret de Poutine introduit également une interdiction d’accès aux ports russes pour les navires nord-coréens liés au programme nucléaire du pays. Ces bâtiments seront privés de leur enregistrement d’État en Russie, après quoi on leur ordonnera de mettre le cap sur les ports appropriés définis par un comité spécial.
Qui plus est, la Corée du Nord ne peut plus utiliser ses biens immobiliers sur le territoire russe dont les objectifs ne sont pas liés aux activités diplomatiques ou consulaires, et les établissements consulaires ou diplomatiques de la Corée du Nord en Russie n’auront plus droit qu’à un compte bancaire chacun.
Conformément au décret sur le durcissement des sanctions contre la Corée du Nord, toutes les représentations et filiales des banques russes sur le territoire de ce pays seront fermées. L’interdiction s’étend également au soutien financier public et privé au commerce avec Pyongyang, ce qui inclut également les crédits à l’export.
Qui plus est, les personnes physiques et morales russes ne peuvent plus acheter de cuivre, de nickel, d’argent ou de zinc en Corée du Nord. On leur a également interdit de vendre ou de livrer en Corée du Nord des hélicoptères et des navires maritimes.
Le 12 septembre 2017, le Conseil de sécurité de l’Onu a unanimement adopté la résolution sur le durcissement des sanctions contre la Corée du Nord à cause du nouvel essai nucléaire organisé par Pyongyang. Ce texte fixe des restrictions aux livraisons de produits pétroliers en Corée du Nord: les volumes de brut livrés ne doivent désormais dépasser les indicateurs des 12 derniers mois. Qui plus est, Pyongyang ne sera plus en mesure d’acheter des condensats — notamment de gaz naturel — ni de vendre son textile.
Le Conseil de sécurité a souligné sa volonté de dialoguer avec Pyongyang sans pourtant citer de mesures concrètes que les parties pourraient adopter pour relancer leurs relations.
La Corée du Nord a complètement rejeté les sanctions du Conseil de sécurité de l’Onu. «Les mesures à venir de la Corée du Nord infligeront aux États-Unis la plus grande douleur qu’ils n’aient jamais connue de leur histoire», a déclaré l’ambassadeur nord-coréen à Genève Tae Song Han le 13 septembre dernier.
Commentant l’adoption de la résolution sur le durcissement des sanctions contre la Corée du Nord, le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a assuré que la Russie avait pris en considération ses propres intérêts lors de l’examen de ce texte.
«La position adoptée par Moscou lors de l’adoption de cette résolution s’explique notamment par les intérêts de la Fédération de Russie et par le fait que notre pays se trouve dans la région où se développent ces événements et où nous constatons une escalade très sérieuse de la tension suscitée par les actions provocatrices de Pyongyang», a-t-il précisé.
Le 19 septembre, le secrétaire général de l’Onu António Guterres a encore une fois indiqué que la solution au problème nord-coréen devait être «politique». «Il est bien temps de faire preuve d’une gestion efficace. Nous ne devons pas nous retrouver au seuil d’une guerre», a-t-il expliqué. Et d’ajouter que les nouvelles résolutions renforçant les sanctions ne font que démontrer «la volonté de la communauté internationale de résoudre le conflit sans recourir à la force».
Le 3 septembre 2017, la Corée du Nord a organisé son sixième essai nucléaire. L’explosion a été fixée par les séismologues dans plusieurs pays et provoqué des tremblements de terre en Chine, ainsi que — un peu plus tard — en Corée du Sud et au Japon. La Corée du Nord a annoncé que la bombe à hydrogène testée pourrait être utilisée en tant qu’ogive d’un missile balistique intercontinental. La puissance de la charge testée par la Corée du Nord est estimée à 250 kilotonnes.
Avec sputnik