Les deux constructeurs, qui ont annoncé un rapprochement dans la nuit de lundi à mardi, estiment pouvoir contrôler la moitié de ce marché grâce au programme d’avions CSeries.
Le PDG d’Airbus Tom Enders a estimé mardi à Toulouse après l’annonce de son rapprochement avec l’avionneur canadien Bombardier que ces sociétés devraient être « capables de prendre 50% du marché » des avions de 100 à 150 places. Selon les termes du rapprochement, Airbus détiendra approximativement 50,01% de l’entité qui gère le programme CSeries qui vient compléter par le bas la gamme d’Airbus, dont la plus petite version, l’A319, est capable d’emporter 140 passagers et au-delà.
« Avec un avion comme celui-ci -il n’a pas de concurrent sur le marché- nous devrions être capables de prendre 50% du marché », a assuré le patron de l’avionneur européen, en désignant le CS300 stationné sur le tarmac à côté d’un Airbus A320 Neo.
De son côté, le PDG de Bombardier Alain Bellemare évalue à quelques 6000 avions le potentiel de production sur 20 ans. « C’est un marché qui n’a pas été bien servi les dernières années, parce qu’il n’y a pas eu de nouvel avion dans la gamme des 100-150 places », a-t-il dit, soulignant « les performances exceptionnelles » des CSeries et « les bénéfices économiques remarquables pour les compagnies aériennes ». « C’est un moment déterminant pour Bombardier », a-t-il ajouté.
Les États-Unis, principal marché de la famille A320
Le siège du programme et la ligne d’assemblage principale resteront basés au Québec. Une seconde ligne d’assemblage sera établie à Mobile, une ville située au sud des États-Unis, où Airbus a installé une FAL (ligne d’assemblage finale) pour sa famille A320. Les États-Unis sont considérés comme le principal marché de cette catégorie d’avions, selon Tom Enders.
Une décision stratégique puisque « le fait est que lorsque vous produisez un appareil outre-Atlantique, il n’est pas sujet à des taxes d’importations dans le cadre des règles actuelles » américaines, avait dit plus tôt Alain Bellemare. Le canadien est sous la pression des autorités américaines qui ont imposé, sous la pression de Boeing, des droits de 220% sur ce type d’avions importés sur leur sol, ainsi qu’une taxe antidumping de 80%.
Avec AFP