La Banque ouest-africaine de développement vient de recevoir un appui financier de la Banque mondiale, d’un montant de 155 millions de dollars. Cette aide internationale, combinée en crédit et de don, est destinée à soutenir la politique de l’habitat social de la BOAD qui siège dans la capitale togolaise, Lomé.
Le financement de l’habitat social dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) vient de recevoir une aide internationale très importante. D’après un communiqué de presse datant du 13 octobre, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a obtenu un financement de la Banque mondiale (BM) d’une valeur de 155 millions de dollars, destinés à soutenir l’habitat social dans la sous-région.
L’appui financier comporte quelques toutefois quelques particularités : un crédit IDA (Association internationale de développement) Scale-Up de 130 millions de dollars à la BOAD et un don de 25 millions de dollars à l’UEMOA. Ainsi, la Boad rapportera le crédit IDA à la Caisse régionale de refinancement hypothécaire de l’UEMOA (CRRH-UEMOA) qui, à son niveau, accordera des prêts à long terme aux banques et aux sociétés de micro-finance de sorte à prolonger la durée de leurs prêts aux ménages à faibles et irréguliers revenus.
Selon le communiqué de la BOAD, ces fonds rétrocédés à la CRRH-UEMOA permettront de produire près de 50 000 nouveaux prêts hypothécaires et de mobiliser des investissements beaucoup plus importants pour l’habitat social à travers des opérations de la CRRH-UEMOA sur le marché financier régional.
A en croire la BOAD, les banques de l’espace UEMOA n’octroient environ que 15 000 nouveaux prêts hypothécaires par an. Ce qui est très insuffisant pour une population globale de 110 millions d’habitants et qui va doubler d’ici à vingt ans.
Elargir l’accès au financement pour réduire la pénurie de logements
Le besoin en logements dans la zone UEMOA est estimé à quelque 800 000 nouvelles unités par an. Face à une urbanisation rapide et à près de la moitié de la population globale (43 millions d’habitants) de l’espace qui vit en dessous du seuil de la pauvreté, la pénurie de logements devient de plus en plus alarmante.
Ainsi, l’initiative de la BOAD a pour objectif de remédier à cette situation en élargissant l’accès au financement du logement à long terme aux ménages à revenus modestes et irréguliers. «Cet objectif sera atteint en allongeant la durée des prêts hypothécaires, actuellement de 7 à 8 ans en moyenne, à 15 ans et au-delà, grâce à l’action de la CRRH que la BOAD soutient depuis sa création», a estimé Christian Adovelande, président de la Banque ouest-africaine.
Du côté de la Banque mondiale, Rachid Benmessaoud, directeur des Opérations régionales en Afrique de l’Ouest, faisant allusion aux émissions obligataires, a expliqué que la formule de la CRRH est la plus adaptée à la situation actuelle. Le projet «représente un bon exemple de la nouvelle approche du groupe de la Banque mondiale pour maximiser le financement du développement… On estime qu’un dollar de l’IDA permettra de mobiliser environ 5 dollars de financement privé», a-t-il confié.
Le financement de l’institution de Bretton Woods vient s’ajouter au récent investissement de la Société financière internationale (SFI) dans la CRRH-UEMOA, confortant ainsi le modèle d’affaires de cette dernière. Selon son directeur général, Christian Agossa, ces deux appuis renforcent la capacité de l’institution pour la mobilisation de ressources longues afin d’élargir l’accès au financement du logement social dans l’UEMOA.
Avec ecodufaso