L’Egypte se bat pour faire lever les restrictions qui pèsent sur ses produits agricoles dans certains pays partenaires. Et malgré tout, les exportations agricoles de ce pays d’Afrique du Nord poursuivent leur tendance haussière : plus de 13% sur les 9 premiers mois de l’année. Principal moteur, la libéralisation de la monnaie.
La recette du Fonds monétaire international (FMI) en Egypte porte-t-elle ses fruits ? En tout cas, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que le ministère égyptien de l’Agriculture a annoncé hier, dimanche 15 octobre, l’augmentation de 13,9% des exportations agricoles, totalisant les 4,1 millions de tonnes sur les neuf premiers mois de l’année, contre 3,6 millions de tonnes sur la même période, l’an dernier.
Selon le porte-parole du ministère, Hamid Abdel Dayim, ce bon cru résulte de la libéralisation de la livre égyptienne entrée en vigueur en novembre 2016. Cela aurait, d’après ses explications, boosté la demande étrangère sur certains produits tels que les pommes de terre, les fraises et les raisins notamment.
Après la pluie, le beau temps ?
L’année 2017 est source de beaucoup d’encouragement pour les exportateurs égyptiens de fruits et légumes dont l’engouement a quelque peu été freiné l’année dernière. D’abord aux Etats-Unis, où la réputation des fraises égyptiennes prenait un coup après que les médias locaux en aient fait la cause de la propagation du virus de l’hépatite A dans l’Etat de Virginie. Le Caire avait ouvert une enquête à ce propos, faisant toutefois valoir la dextérité de ses services de contrôle sanitaire.
En septembre 2016, l’agence sanitaire russe interdisait les agrumes égyptiens sur son marché, invoquant officiellement une «violation de la législation internationale et russe». Mais en réalité, Moscou réagissait au durcissement par Le Caire de ses conditions de livraison de blé russe.
Deux situations plus qu’embarrassantes pour ce pays d’Afrique du Nord qui -dans un contexte de crise économique avec un déficit budgétaire représentant 11 % du PIB et de celui de la balance des paiements, 7,5 % du PIB- misait sur ses exportations notamment agricoles. Secouru par le FMI, Le Caire n’avait eu d’autre possibilité que de mettre en œuvre assez rapidement des réformes, dont la flottaison du taux de change de sa monnaie.
Vers d’autres ouvertures
Par ailleurs, certains produits agricoles égyptiens font encore l’objet de restrictions en Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis. Il s’agit en l’occurrence du piment et de la fraise. En cause : un taux élevé de résidus de pesticides. Le Conseil égyptien des exportations agricoles (AEC) -un groupement de 1 200 entreprises- menait récemment une tournée dans ces deux pays du Golfe pour tenter de rassurer sur le sérieux des autorités sanitaires égyptiennes.
Jusqu’ici, la Russie et les pays arabes restent les plus gros marchés de l’Egypte en termes d’exportations agricoles. D’ailleurs, le pays d’Abdel Fattah al-Sissi fait partie de ceux qui ont le plus tiré parti de l’embargo russe imposé en 2014 sur les produits américains. Mais au regard des récents rebondissements dans les coopérations bilatérales à ce niveau, Le Caire tente désormais de multiplier ses cartes par la conquête de nouveaux marchés, comme le confiait encore récemment à la presse Mostafa Al Nagary, membre de l’AEC : «Les négociations sont actuellement en cours avec la Chine pour y acheminer les oignons, les grenades et des dattes».
Avec latribuneafrique