Le Kenya est prêt pour l’introduction des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans son alimentation. D’après l’Exécutif, une loi portant sur la supervision générale et le contrôle du transfert, de la manipulation et de l’utilisation des OGM est déjà dans le circuit législatif.
Les organismes génétiquement modifiés (OGM) seront bientôt introduits dans l’alimentation au Kenya. A en croire Willy Bett, ministre kényan des Elevages et des pêcheries, l’Exécutif a déjà introduit une loi pour aider à la supervision générale et au contrôle du transfert, de la manipulation et de l’utilisation des OGM dans le pays.
Rapporté par la presse locale vendredi dernier, Willy Bett a également précisé que des spécialistes de la Kenya agricultural and livestock research organization (KALRO), l’organisme national de recherche sur l’agriculture et le bétail mènent actuellement des recherches et procèdent à des tests à ciel ouvert sur le maïs, le manioc et le sorgho.
«Une fois que ces variétés auront passé les tests, elles seront proposées aux agriculteurs pour une culture commerciale», a déclaré Willy Bett.
D’après celui-ci, le Kenya a pris le temps de mener des recherches dans ce sens en observant de près les expériences de pays ayant déjà introduit les biotechnologies dans la production agricole. «Nous avons des experts et une autorité compétente mise en place pour réguler les activités de recherche et les activités commerciales impliquant les OGM, dans la perspective de protéger la sécurité des personnes, la santé animale et l’environnement», a souligné le haut responsable.
L’introduction des OGM dans l’alimentation au Kenya ne souffre d’aucune opposition particulière autre que celle du Forum des petits fermiers du Kenya (FPFK). L’association craint les conséquences de cette technologie pour la santé, mais aussi la dissémination des graines OGM Monsanto, par exemple, qui risque d’empêcher la culture d’autres espèces.
Du côté des scientifiques et des politiques du pays par contre, on soutient l’introduction des OGM : alors vice-président, William Ruto qui défendait la levée du moratoire sur l’importation des OGM avait déclaré que «tout ce qui est génétiquement modifié n’est pas dangereux».
Quelques accords déjà obtenus auprès de l’Autorité nationale de la biosécurité
En attendant le vote de la future loi sur les OGM, l’Autorité nationale de la biosécurité (NBA) a déjà donné son accord pour certaines variétés, sous réserve des résultats des tests. Il s’agit par exemple de variétés de bananes résistantes au flétrissement bactérien et de pois cajan résistants aux insectes, ainsi que des variétés de manioc tolérant aux tensions, et d’igname résistant aux virus et aux nématodes.
La NBA a aussi autorisé des études de modèle de résistance à la trypanosomiase chez la souris et chez la vache et des études de vaccins améliorés contre les infections du bétail. Dernièrement en septembre 2017, la NBA avait donné son accord pour la diffusion dans l’environnement de coton Bt aux fins de tests de performance nationaux (NPT) limités.
Notons que les OGM sont issus d’une manipulation du matériau génétique des organismes par le biais de procédures d’ingénierie génétique dans le cadre de la biotechnologie. Le coton Bt, par exemple, est génétiquement modifié par l’introduction d’un ou plusieurs gènes provenant d’une bactérie commune dans le sol, connue sous le nom scientifique dubacillus thuringiensis (Bt). Il produit des protéines insecticides, de sorte que les variétés de plantes produisent des toxines contre les insectes lors de leur croissance.