La crise économique que traverse l’Egypte n’a visiblement rien d’effrayant ou de contraignant pour Uber. Après le lancement récent de bateaux dédiées à la traversée du Nil, l’entreprise de technologie américaine a ouvert mardi son nouveau centre d’excellence au Caire où elle investira 20 millions de dollars au cours des cinq prochaines années. Objectif : en faire une base pour l’amélioration de ses services dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Uber a inauguré hier, mardi 10 octobre, en grande pompe son nouveau centre d’excellence au Caire. La cérémonie qui s’est tenue en présence du ministre égyptien de l’Investissement et de la Coopération internationale, Sahar Nasr et le chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis, Thomas Goldberger, se voulait singulière. La firme technologique américaine en a profité pour annoncer un investissement de 20 millions de dollars dans ce centre au cours des cinq prochaines années, rapporte la presse locale.
Cette nouvelle mise d’Uber reste quelque peu surprenante, puisqu’elle intervient à un moment où l’économie égyptienne peine à sortir de la crise qu’elle traverse. Certes, l’agence officielle de statistiques CAPMAS annonçait hier, mardi, une légère baisse de l’inflation en septembre, mais alors que celle-ci atteignait en juillet dernier son niveau le plus haut depuis 1986, la bataille est loin d’être gagnée. Cependant les réformes engagées par le gouvernement et le satisfecit exprimé par le Fonds monétaire international (FMI) à ce sujet semblent rassurer les investisseurs. En tout cas pour le patron Moyen-Orient et Afrique du Nord de Uber, Pierre-Dimitri Gore-Coty, qui s’est exprimé dans un communiqué de l’entreprise :
« Ces réformes ne changent en rien l’engagement d’Uber envers l’Egypte. Nous sommes ici pour rester et nous continuerons à investir pour pouvoir servir les citoyens ici. »
« Améliorer » les activités nord-africaines
La firme a d’ailleurs de grands projets pour le pays d’Abdel Fattah al-Sissi et entend se servir de son nouveau centre d’excellence pour renforcer son offre prochainement dans plusieurs autres villes ainsi que dans les contrées reculées des villes déjà opérationnelles. D’autant plus que ses services y ont le vent en poupe. A ce jour, Uber compterait environ 50 000 chauffeurs actifs en Egypte. L’entreprise qui a récemment créé le buzz avec le lancement de bateaux dédiés à la traversée du Nil, travaille également en étroite collaboration avec le gouvernement sur un projet de transport en commun au Caire dont la mise en œuvre est conditionnée, entre autres, par l’adoption d’un législation type. Ses bureaux locaux emploient déjà 400 personnes et Uber ambitionne de porter ce nombre à 700 d’ici fin 2017 et à 1 000 d’ici 2020.
Mais dans un sens plus large, l’investissement d’Uber dans son nouveau centre d’excellence vise -selon les précisions de l’entreprise dans son communiqué- à faire de la capitale égyptienne une base pour son plus grand déploiement dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et y « améliorer » ses services. Outre l’Egypte, pour rappel, Uber dans la sous-région nord-africaine est également présent au Maroc. Au royaume chérifien où la filiale locale a démarré ses activités en 2015, l’entreprise technologique américaine référence sur sa plate-forme mobile 12 000 chauffeurs dont 500 actifs chaque mois dans la seule ville de Casablanca. Ici, Uber essuie encore la résistance des chauffeurs de taxis conventionnels, ce qui ne l’empêche pas toutefois de projeter le lancement prochain de son offre à Rabat, Marrakech et Tanger.
Prochain cap, le reste du Continent
Pour l’heure, Uber n’a pas officialisé des projets pour l’Algérie et la Tunisie, encore moins pour les autres pays de la sous-région nord-africaine, mais pense déjà à démultiplier ses cartes ailleurs sur le Continent. « Je pense que la prochaine étape naturelle pour nous serait probablement d’apporter le service à plus de villes en Afrique », a confié Gore-Coty dans un échange avec le site d’information égyptien Ahram Online. Rappelons qu’au Sud du Sahara, Uber est pour l’instant actif au Nigéria, au Kenya et en Afrique du Sud.
Avec latribuneafrique