Le groupe pétrolier français Total va évaluer le potentiel de l’offshore guinéen dans une zone encore peu explorée. Une convention d’étude vient d’être signée à cet effet avec la compagnie pétrolière publique en vue de lancer des travaux qui dureront une année et en cas de succès, la «major» française pourrait se porter candidate pour des permis d’exploration.
Jusque-là cantonnée dans la distribution des produits pétroliers en Guinée, la multinationale française Total compte renforcer sa présence dans le pays sur d’autres segments, notamment celui de l’exploration où elle est déjà présente dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.
Le groupe pétrolier vient en effet d’annoncer avoir signé une convention avec l’Office national des pétroles de Guinée (ONAP) avec comme principal objet, la réalisation d’étude portant sur des zones en mer profonde et très profonde situées au large des côtes du pays et qui couvrent une superficie de près de 55 000 kilomètres carrés (voir carte ci-après de zone d’étude couverte par la convention). «En prenant position sur une nouvelle zone peu explorée, Total poursuit sa stratégie d’exploration visant les bassins deep offshore à potentiel», a ainsi déclaré Kevin McLachlan, directeur de l’exploration chez Total.
Selon la même source, l’opérateur français a ainsi l’opportunité d’évaluer une très large zone qui se situe dans l’extension du bassin prolifique de Mauritanie-Sénégal dans lequel ils sont déjà présents. «Cela nous permettra de capitaliser sur notre savoir-faire et notre expérience acquise en Afrique de l’Ouest», précise la société dans un communiqué.
Exploration en ligne de mire
Pour l’heure, Total va établir la cartographie sismique de blocs offshore sur une période d’un an et ainsi effectuer une évaluation du potentiel du bassin à partir de données existantes. Toutefois et selon les termes de cet accord, après cette phase d’étude, le groupe aura la possibilité de sélectionner trois permis en vue d’engager un programme d’exploration. Il a été également convenu que Total assurera la formation de collaborateurs de la compagnie pétrolière publique afin de développer leurs compétences techniques dans le domaine de l’exploration-production.
Le pays d’Alpha Condé rêve en effet depuis plusieurs années de rentrer dans la cour des pays producteurs de l’or noir et du gaz. Si jusque-là rien de concret n’a été trouvé par les quelques opérateurs qui se sont lancés dans l’exploration au large des côtes du pays, la récente découverte des gisements dans des zones voisines, notamment au Sénégal et en Mauritanie, a ravivé les espoirs des autorités qui comptent attirer plus d’investisseurs en dépit de la morosité actuelle de l’industrie pétrolifère.
A l’heure actuelle, seul un puits pétrolier, Fatala 1, est en cours d’exploration grâce à un partenariat stratégique entre l’ONAP et la société Hyperdynamics, qui a récemment envoyé dans le pays la plateforme pétrolière de forage, Acific Scirocco, à fin d’accélérer ses recherches sur des blocs acquis depuis des années.
Il convient de noter que Total est le premier distributeur de produits pétroliers en Guinée. Présent dans le pays par ses activités de Marketing & Services via sa filiale Total Guinée, le Groupe y détient un réseau de 150 stations-service, et est actionnaire à hauteur de 47% dans le tour de table de la SGP, en charge de la gestion des stockages du pays. Total Guinée est également présente dans les activités Aviation qu’elle opère à travers le dépôt SOMCAG, dont elle détient 66% des parts.