Amazon est en train de multiplier les incursions sur le marché publicitaire, et les grands annonceurs commencent à le remarquer.
Entre les publicités pour des produits et des liens sponsorisés sur Amazon.com, ainsi que ses données sur les clients qui permettent de cibler des bannières sur tout le web, le géant du e-commerce de Seattle est de plus en plus à l’esprit des annonceurs. Dans les faits, son activité publicitaire dépasse déjà les 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires.
“Je pense que c’est un acteur avec lequel il faut compter, ils sont excellents dans tout ce qu’ils entreprennent”, a déclaré Kristin Lemkau, directrice marketing chez JPMorgan Chase. “Vous êtes obligés de faire affaire avec Amazon.”
Lemkau intervenait, jeudi, lors de la conférence Masters of Marketing de l’association américaine des annonceurs ANA. Elle y a rappelé qu’elle envisage Amazon comme un potentiel challenger au duopole Facebook-Google dans le secteur de la publicité interactive.
“Ils prennent l’obsessions du service client très au sérieux”, a-t-elle dit. “Et je pense qu’ils sentent qu’ils sont le premier acteur émergent de la pub qui peut être mis sur le même niveau que Facebook et Google.”
“Ils ont un moteur de recherche, une pile programmatique, des contenus premium et une des cinq premières applis”, a-t-elle ensuite détailla dans un entretien à Business Insider. “Et ils sont la première entreprise de consommateurs dans le monde aujourd’hui”
Lemkau a aussi évoqué la question de la “brand safety”, qui était à l’esprit de beaucoup d’annonceurs récemment. JPMorgan Chase, notamment, a été très actif sur le sujet de la diffusion de contenus publicitaires dans des contextes inappropriés ou à côté de contenus violents.
Par exemple, la banque a cessé de travailler avec YouTube plus tôt dans l’année quand la plateforme s’est trouvée mêlée à une controverse de brand safety, et a aussi retiré ses pubs de la chaîne NBC en juin avant une interview d’un invité qui a fait polémique.
“La performance est importante, mais à ce moment-là, on se moquait de la performance”, a-t-elle expliqué au patron de l’ANA Bob Liodice. “Nous avons pris le parti de ne pas financer les fake news.”
Elle a aussi dit qu’avant que son entreprise a décidé de lutter contre les informations intentionnellement mensongères, ses publicités circulaient sur plus de 400.000 sites mais n’étaient cliquées que sur 12.000 d’entre eux. JPMorgan Chase a alors décidé de réduire ce champs à 5000 sites et se prépare à fixer son plafond de distribution de bannières publicitaires à 10.000 sites approuvés.
“Nous réduisons tout le temps, mais c’est quelque chose qu’il appartient aux marques elles-mêmes de débrouiller.”
Avec businessinsider