Les opérateurs bancaires ghanéens ont jusqu’à la fin 2018 pour se conformer aux nouvelles règles de gestion de capital. La banque centrale a fixé le surplus que les établissements doivent avoir à 2 milliards de dollars. Un seuil qui pourrait chambouler le paysage bancaire ghanéen en stimulant la concentration du secteur qui compte 34 banques.
Les banques ghanéennes doivent faire face à des difficultés pour répondre aux nouvelles règles de gestion de capital qui seront effectives fin 2018. Les établissements bancaires devront réunir quelques 9 milliards de cédis (2 milliards de dollars) sur le marché de l’Equity et de la dette. Une situation qui pourrait contraindre les 34 banques présentes dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest à envisager des fusions ou acquisitions entre elles pour satisfaire les exigences des autorités.
La conformer avec Bâle II et Bâle III en ligne de mire
La Banque centrale a également approuvé en août dernier un accord permettant à Ghana Commercial Bank de prendre en charge les dépôts et certains actifs de 2 établissements qui ne satisfaisaient pas aux nouvelles exigences de fonds propres. D’ailleurs, seuls 3 des 17 banques locales ghanéennes sont cotées en bourse et pourront rapidement récolter les fonds. Le groupe Ecobank a ainsi alerté contre les risques d’accentuer la faiblesse des liquidités et par ricochet d’augmenter le coût de l’ensemble des émissions d’actions ou de dettes au niveau de la place d’Accra.
Pour la Banque centrale, cette mesure vise à garantir au Ghana des institutions capables de stimuler les prêts et ainsi soutenir la croissance économique du pays. Le régulateur financier a pour rappel augmenté en septembre dernier, le montant minimum du capital que les établissements bancaires doivent mettre de côté de 120 à 400 millions de cédis. Une mesure qui devrait faciliter la mise en œuvre des protocoles internationaux de Bâle II et Bâle III.
Concentration du secteur en vue ?
L’institution financière compte également sur les nouvelles règles de gestion de capital pour déclencher un mouvement de concentration du secteur via des opérations de fusions et acquisitions. Ce qui permettrait aux prêteurs d’atténuer les sommes qu’ils devront rassembler, le programme pourrait également attirer de nouveaux investisseurs. Parallèlement, les prêts et avances nettes ont augmenté de 17% en juillet dernier, s’établissant à 38 milliards de cédis par rapport à la même période en 2016.
Le syndicat des banques ghanéennes a appelé les actionnaires à injecter rapidement du capital neuf dans leurs établissements respectifs. Pour l’heure, la Ghana Commercial Bank a annoncé pouvoir se conformer à la nouvelle norme sans avoir recours aux marchés, grâce aux bénéfices non retenus qu’il peut mobiliser. Databank Group, Ecobank, Zenith Bank et Standard Chartered devraient également recourir à leurs maisons-mères pour rassembler des capitaux frais qu’ils devraient utiliser comme surplus de revenus.
Avec latribuneafrique