La France est le principal pays européen de départ de candidats au jihad. Face à ce phénomène, le gouvernement a présenté deux projets de loi, dont l’un portant sur le renseignement est actuellement en débat au Sénat. Les députés, eux, ont créé une commission d’enquête sur la surveillance des filières et des individus jihadistes. Après six mois de travaux, elle présente son rapport ce mardi et propose une série de mesures supplémentaires.
La commission d’enquête parlementaire, sur certains points, est en accord avec le gouvernement. Il faut, préconise ce rapport, renforcer les effectifs des enquêteurs spécialisés. Ils sont 300 aujourd’hui. La commission souhaite doubler ce nombre et venir en renfort aussi des magistrats spécialisés.
Les députés plaident également pour la mise en place rapide d’un fichier européen des passagers des compagnies européennes, le fameux PNR que le ministre de l’Intérieur tente de faire passer au Parlement européen.
Enfin, cette commission d’enquête partage également l’avis du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve sur la nécessité de réinstaurer des contrôles d’identité au sein de l’espace Shenghen pour mieux repérer les candidats au départ et les jihadistes de retour.
Mais la commission demande aussi au gouvernement de chercher d’autres pistes, notamment pour réinsérer les jihadistes de retour ne faisant pas l’objet de poursuites judiciaires. Et elle pointe aussi du doigt certaines défaillances tues par l’exécutif.
Elle relève ainsi le manque de coordination entre les différents services de renseignement. Ceux de la préfecture de police de Paris ont, dit-elle, interrompu l’écoute de Saïd Kouachi car il se trouvait hors de leur zone de compétence. C’était en juin 2014, six mois avant l’attentat contre Charlie Hebdo.
MAXWELL Source : rfi