La Société Financière Internationale encourage les pays de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale), à mettre en place un marché des capitaux suffisamment solide, pour soutenir le développement du secteur privé, et partant, celui de l’ensemble des économies de la région.
« Nous avons la conviction que les Etats seuls ne peuvent plus soutenir le développement. Ils ont besoin de s’appuyer sur le secteur privé. Mais pour cela ce secteur privé devrait pouvoir mobiliser les ressources financières nécessaires, qui puissent lui permettre de jouer pleinement son rôle. Les banques ne peuvent plus, elles seules, supporter les demandes de financements, et c’est pour cela que développer des marchés des capitaux est intéressant », a fait savoir à l’Agence Ecofin Jingdong Hua (photo), le Vice-Président et trésorier de la SFI, en visite à Yaoundé, au Cameroun.
L’institution se dit être prête à accompagner les pays de la sous-région dans le cadre de la mise en place d’un tel marché, avec un focus sur les obligations corporatifs émises en devises locales. Selon Mr Hua, l’avantage de développer un marché obligataire en devises locales pour les sociétés de la zone CEMAC tient de la stabilité de la monnaie utilisée dans cette région.
« Le risque, lorsqu’on emprunte sur les marchés des capitaux étrangers, c’est qu’on se soumet à la possibilité d’une volatilité de la monnaie d’emprunt. Nous voulons encourager ces entreprises à se focaliser sur la gestion opérationnelle, et ne pas se préoccuper des risques liés à la fluctuation des devises », a expliqué le responsable de la SFI.
Le processus selon ces experts devrait débuter par les gouvernements eux-mêmes. La SFI estime que si ces derniers multiplie des émissions sur le marché des capitaux, ils créeront un marché des taux référentiels qui permettra aux entreprises, quelques soit leurs tailles et leurs formes, de mobiliser des ressources sur le même terrain à moindre coût.
Mais la SFI est aussi consciente de ce que cela prendra du temps. « La question est souvent : qui va débuter ? Cela relève du mythe de la primauté entre la poule et l’œuf. Nous venons briser ce mythe en tirant tout le monde vers la réussite de cette initiative. Cela nous prendra du temps, mais nous sommes engagés sur le long terme », a confié Jingdong Hua.
Le défi est important, surtout en zone CEMAC où le marché financier et celui plus global des capitaux, reste assez peu dynamique. Les places de Douala et de Libreville se livrent une bataille de leadership qui a détourné les investisseurs.
Un autre défi à surmonter sera celui de la gestion des risques. Alors que la sous-région sœur, l’Afrique de l’ouest, a déjà avancé avec l’agrément d’un bureau crédit, le projet, dans les coulisses en zone CEMAC, continue de traîner. Une note positive à ce sujet, la BEAC se préparerait à effectuer des consultations à ce propos. Une initiative à suivre…
Avec agenceecofin