La banque panafricaine, lancée dans la digitalisation de ses services depuis 2011, élargit encore sa gamme de produits pour tenter de capter une partie de l’énorme marché des utilisateurs non bancarisés de téléphones portables.
Selon des données de la Banque mondiale, seuls 34 pour cent des adultes en Afrique subsaharienne possédaient un compte bancaire en 2014. La majorité de la population, non bancarisée, fait l’objet de toutes les attentions des opérateurs de mobile banking, car les smartphones sont eux bien implantés sur le continent.
Or, si les premiers services de mobile banking ont été lancés par un opérateur téléphonique, Safaricom, les banques traditionnelles ne sont pas restées hors-jeu longtemps et se sont elles aussi lancées dans la course à l’innovation numérique. C’est ainsi qu’Ecobank, a lancé, le 19 septembre, le service Xpress Cash, qui permet de retirer de l’argent sans carte, à partir de l’application mobile de la banque.
« Avoir un compte bancaire, chez nous ou ailleurs, n’est pas nécessaire pour retirer cet argent. Il suffit de créer un compte Xpress sur son mobile, une procédure simple et rapide qui ne requiert aucun document », explique le service de communication du groupe créé en 1988 à Lomé, qui précise que ce service « est le fruit d’un travail réalisé entièrement en interne, par notre équipe Ecobank Mobile Engineering Team ».
Les retraits peuvent se faire depuis n’importe quel Gab Ecobank de l’un des 33 pays africains où est déployé le service, ou dans un « point Xpress », chez un commerce ou une station-service qui s’est identifié comme agent Ecobank Xpress.
Accélérer la digitalisation
Depuis le compte Xpress sont également proposés des envois/réceptions de fonds et le paiement sans espèce chez les commerçants, via un QR code. Des services qui existaient déjà pour les titulaires de comptes traditionnels, Ecobank ayant été l’une premières banques traditionnelles à se lancer dans le mobile banking. Alliée dès 2011 à l’opérateur Airtel, elle n’a cessé depuis d’accélérer la digitalisation de ses services. « Nous voudrions réussir notre conversion totale d’ici à 2020 en touchant 100 millions de clients pour couvrir, au travers de notre offre digitale, tous les aspects de la banque », confiait Patrick Akinwuntan, le directeur exécutif d’Ecobank, lors d’un entretien accordé à Jeune Afrique en mai dernier.
Outre le gain évident de clients par la captation du marché de la population non bancarisée, l’objectif de cette politique de digitalisation tous azimuts est aussi la baisse des coûts, alors que le groupe perdu 131 millions d’euros en 2016 et annoncé début mai la fermeture d’agences, notamment au Nigeria, et des suppressions d’emplois.
Avec jeuneafrique