Financé à hauteur de 50 milliards de francs Cfa par la Banque mondiale, le Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma), qui vise à booster la production locale du manioc, du sorgho et du maïs, dans l’optique d’approvisionner les agro-industries, pourraient ne pas atteindre ses objectifs. C’est du moins ce qu’on est fondé à penser au regard les difficultés auxquelles font face les responsables chargés de son implémentation.
En effet, a-t-on appris au cours d’une session de la plateforme de dialogue/concertation mise en place dans le cadre de ce projet, deux des quatre institutions bancaires partenaires ont quitté le navire. Il s’agit d’Afriland First Bank et de la filiale locale du groupe bancaire panafricain Ecobank, souligne-t-on au Pidma, sans donner plus de détails. «Il ne reste plus que la SGC (Société générale Cameroun) et la Bicec (filiale du groupe Bpce, Ndlr.)», confie Thomas Ngue Bissa (photo), le coordonnateur du Pidma, qui regrette, par ailleurs, que «les taux d’intérêt des crédits accordés» aux organisations de producteurs dans le cadre de ce projet «restent très élevés, en plus des lenteurs dans la mise à disposition de ces crédits».
De plus, a-t-on appris au cours de la même concertation, les coopératives de producteurs bénéficiaires du projet ont du mal à remplir leurs cahiers de charges respectifs, du fait de difficultés organisationnelles. Idem pour les agro-industries partenaires du projet. « Certains ont pris des engagements pour acheter des tonnes de maïs à 200 francs Cfa le kilogramme. Aujourd’hui, comme le prix sur le marché est de 160 francs Cfa, ils abandonnent les producteurs avec leurs commandes et vont acheter ailleurs.», a confié le coordonnateur du Pidma au Quotidien gouvernemental.
Pour rappel, dans le cadre du Pidma, qui s’étend sur la période 2014-2019, les financements aux producteurs sont pourvus par le projet (sous la forme subvention) à hauteur de 50%, tandis que les coopératives bénéficiaires, qui sont assujetties à un apport personnel équivalent à 10% du montant de l’investissement, recherchent les 40% restants auprès des banques partenaires.
Avec agenceecofin