Excellence Monsieur le Président en exercice de l’Union Africaine, Président de la République de la Guinée ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs,
Tous en vos rangs, grades et qualités respectifs,
Avant tout propos, je voudrais traduire les chaleureuses salutations de SEM Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire à son frère SEM Professeur Alpha CONDE, Président de la République de Guinée, Président en exercice de l’Union Africaine.
Je voudrais en son nom saluer particulièrement le leadership de l’Union Africaine et ses efforts pour le positionnement du paradigme du dividende démographique dans la stratégie de développement de l’Afrique.
Qu’il me soit également permis de remercier, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et le Global Business Coalition for Health (GBChealth), Co-organisateurs de cette session qui nous permettent de faire le point un an presque jour pour jour, après la réunion tenue en septembre dernier en marge de la 71ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies où les chefs d’Etat ayant reconnu l’ampleur des défis sociodémographiques en Afrique, se sont engagés à faire en sorte que les Secteurs Public, Privé et la Société Civile, travaillent en synergie pour tirer pleinement profit du potentiel économique des jeunes et des femmes.
Honorables invités
Mesdames et Messieurs,
En ce qui concerne mon pays, la Côte d’Ivoire avec plus de 70% de sa population qui a moins de 35 ans doit faire face aux importants défis du dividende démographique, notamment :
· Fournir à tous les jeunes un niveau d’éducation et de formation qui améliore substantiellement la qualité des ressources humaines et qui assure aux jeunes un accès à des emplois décents et durables ;
· Améliorer l’accès à la santé notamment à la santé de la reproduction
· Améliorer l’environnement des affaires en vue d’attirer les investissements privés nécessaire à la création d’emploi massifs pour les jeunes et les femmes.
C’est pourquoi, pour faire de la forte jeunesse de sa population une opportunité de développement, la Côte d’Ivoire a fait du secteur privé, un partenaire stratégique.
Ainsi, le Gouvernement qui a fait du secteur privé le moteur de la croissance économique, a mené des actions majeures visant la création d’un environnement toujours plus favorable à l’exercice de l’activité privée. A ce titre, on peut citer :
· la création d’un cadre macroéconomique stable et la promotion d’un environnement de paix, de sécurité et de cohésion sociale ;
· la promotion de la bonne gouvernance ;
· l’amélioration de l’attractivité du pays pour les investisseurs nationaux et étrangers (amélioration du cadre juridique des affaires, dématérialisation de l’économie, la rationalisation de la fiscalité, etc.) ;
· des réformes sectorielles déclinées en mesures et programmes spécifiques qui ont porté principalement sur l’élaboration des codes sectoriels pour compléter le code des investissements en vue d’accroître l’attractivité des secteurs vis-à-vis de l’investissement privé ;
· la réalisation d’importantes infrastructures de soutien à l’investissement dans les secteurs des transports, routes, ports , aéroports, l’énergie et les TIC …
· la réalisation d’investissements importants dans les secteurs sociaux notamment de l’éducation, de la santé et de l’eau potable. A cet égard, il convient de noter qu’un tiers du budget de l’Etat est consacré chaque année aux dépenses à caractère social. Je voudrais également mettre en exergue la décision du gouvernement prise en 2016 de rendre l’école obligatoire pour tous les enfants de moins de 16 ans.
Cette importante réforme pour l’éducation de notre jeunesse est soutenue par l’établissement de passerelles entre l’éducation nationale et la formation technique et professionnelle.
Au niveau de la formation des jeunes, l’offre éducative privée a largement contribué à l’accroissement général de l’accès. On observe en effet ces dix dernières années un développement de l’offre éducative privée dont la part a été multipliée par deux sur la période, passant de 22% en 2005 à près de 50% en 2014.
Enfin, pour l’enseignement supérieur, l’offre privée est largement représentée (44,5% en 2014). A côté de l’offre privée marchande, plusieurs entreprises du secteur privé contribuent à l’éducation formation de la jeunesse à travers des investissements à caractère social.
Un autre secteur où l’Etat fait preuve de beaucoup de volontarisme, c’est d’accompagner les jeunes et les femmes dans la création de leur entreprise sur deux aspects :
– la mobilisation des financements qui implique le secteur privé bancaire local ;
– la formation et le suivi de leurs activités par des cabinets comptables privés.
Honorables invités
Mesdames et Messieurs,
Vous pouvez le constater, le secteur privé est fortement engagé aux côtés de l’Etat pour prendre en charge ce pilier important du dividende démographique qu’est l’éducation qui devrait offrir l’opportunité à chaque jeune de s’insérer harmonieusement dans le tissu socio-économique. Le secteur privé est également aux cotés de l’Etat pour l’autonomisation économique des jeunes et des femmes.
Pour accélérer la quête du dividende démographique, la Côte d’Ivoire a crée en 2012 un Office National de la Population (ONP) afin d’assurer des missions essentielles de vulgarisation, de veille stratégique et de suivi évaluation. Sous son autorité, une nouvelle Politique Nationale de Population (PNP 2015- 2025) a été formulée sous le prisme du Dividende Démographique. Les objectifs de cette politique en cohérence avec l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, les ODD 2030 ont été intégrés dans le Plan National de Développement PND 2016-2020.
Le pays développe actuellement une vaste campagne de communication pour à la fois un éveil de conscience à la problématique du dividende démographique et l’engagement de tous à l’atteinte de ses objectifs. Le projet Swedd mise en œuvre sous la supervision de l’office National de la population, contribue à cette campagne.
La Côte d’Ivoire consciente du rôle du secteur privé, continue d’améliorer l’environnement des affaires. A cet égard, nous saisissons l’occasion pour inviter le secteur privé et l’ensemble des partenaires au développement à renforcer leur coopération avec notre pays et à soutenir les initiatives nationales en faveur du dividende démographique.
Je me propose d’organiser dans un proche délai, sous le haut patronage du Premier Ministre, une réflexion avec les représentants du secteur privé en Côte d’Ivoire, afin de convenir d’une approche conjointe, plus structurée et efficace de dynamisation de l’appui du secteur privé pour relever les défis du dividende démographique.
Je vous remercie de votre aimable attention