L’Association nationale de l’organisation des professionnelles agricoles de Côte d’Ivoire (Anopaci) est en pleine structuration pour s’adapter au contexte nouveau environnemental en vue d’être mieux outillé et continuer de servir le monde paysan. L’analyse de la situation actuelle de l’Anopaci a permis de relever les contraintes majeures à lever pour lui permettre de mieux répondre aux attentes des agriculteurs. D’où la nécessité d’opérer ce changement. Ainsi, selon Toussaint N’Guessan, membre de cette organisation, la contrainte principale que l’on pourrait relever à l’issue de cette analyse est que « le cadre institutionnel de l’Anopaci n’est plus adapté face à l’évolution de son environnement ».
La conséquence directe de cette situation est que cette association ne parvient pas à défendre suffisamment les intérêts des agriculteurs dans le choix et orientations agricoles nationales. Ces contraintes majeures et leurs effets conséquents ont été schématisés sous la forme d’une chaine des effets.
En effet, il ressort que les attentes importantes des agriculteurs des Organisations professionnels (Opa), membres de l’Anopaci ne sont pas satisfaits. Cela s’explique d’abord, par le fait que les appuis aux Opa et aux agriculteurs ne sont pas suffisants pour parvenir à bien valoriser leur travail.
Ensuite, cette structure et ses Opa membres ne rendent pas suffisamment de services innovants aux agriculteurs. De plus, les ressources de l’Anopaci sont faibles pour mener à bien ses missions. Enfin, cette organisation ne parvient pas à défendre suffisamment les intérêts des membres agriculteurs et des Opa dans les orientations agricoles nationales.
Les enjeux et les grands axes de la réforme.
Les stratégies globales de restructuration proposées ont pour objectif de permettre la réforme de l’Anopaci au plan institutionnel, organisationnel et fonctionnel pour qu’elle s’adapte à l’évolution du contexte actuel des Opa en Côte d’Ivoire. Le but principal de cette réforme est de parvenir nécessairement à améliorer dans la mesure du possible, la part de l’agriculteur dans l’ensemble des ressources générées par sa production.
La restructuration est engagée autour de trois axes majeurs :
L’axe 1 porte sur la défense des intérêts des agriculteurs de Côte d’Ivoire. En adaptant le cadre institutionnel de l’Anopaci par rapport à cet axe, elle pourra développer les capacités nécessaires pour mieux s’impliquer dans le choix et orientation concernant l’agriculture et l’agriculteur de côte d’Ivoire afin de mieux défendre leurs intérêts.
Le deuxième Axe met l’accent sur l’appui au développement des activités agricoles et à la professionnalisation de l’agriculture ivoirienne. Cette stratégie devra permettre de mettre en place un cadre institutionnel adapté pour l’élaboration et la mise en œuvre des projets pour le développement et la professionnalisation de l’agriculture et de l’agriculteur en Côte d’ivoire.
Enfin, l’axe 3 concerne l’appui à une meilleure valorisation des produits agricoles. Afin de permettre à l’agriculteur de vivre décemment de son activité, l’Anopaci s’engage sur cet axe pour apporter les appuis nécessaires afin que les exploitations agricoles génèrent plus de ressources pour le paysan. D’où la nécessité de créer les conditions pour la mise en place d’importants investissements et actions nécessaires à une meilleure valorisation de ces productions.
Il faut noter que cette action de restructuration devra absolument être accompagnée d’un plan stratégique de développement de l’Anopaci assorti d’un programme opérationnel.
Les avantages de ce changement est que désormais l’Etat ivoirien dispose d’une organisation officiellement reconnue d’utilité publique. Il y a aussi la possibilité d’être plus impliquée dans les choix et orientations politiques de l’Etat pour le secteur agricole, et mieux présenter les attentes des agriculteurs à tous les niveaux de négociations. Sans oublier la possibilité de bénéficier de plusieurs appuis de l’Etat et des partenaires au développement.
Une agence chargée de l’exécution des projets et programmes de développement.
Compte tenu de l’évolution actuelle du secteur agricole en Côte d’Ivoire, la restructuration de l’Anopaci nécessite la mise en place d’une agence chargée de l’exécution des projets et programmes conçus pour répondre aux attentes des Opa et des agriculteurs. Etant la seule structure représentant toutes les Opa de Côte d’Ivoire, l’Anopaci doit conduire ces projets et programmes, dans le cadre des nouvelles orientations du secteur agricole.
Cette agence d’exécution devra élaborer un mécanisme de financement actions à mener. Ce mécanisme va préciser les modalités de sélection, de validation et d’exécution de tous les projets et programmes à financer et à faire exécuter par l’agence.
Cette agence a pour objectif de mobiliser les ressources et d’exécuter convenablement les programmes et les projets de développement identifiés et validés pour le bien être de l’agriculteur. La finalité est de contribuer à améliorer la part de l’agriculteur dans les ressources générées par sa production.
Cet organe a pour missions et attributions, de mettre en place un mécanisme de sélection, de financement et de gestion efficaces des projets et programmes pour le compte des opa et des agriculteurs.
Cela passe par la création des règles et procédures de sélection, de validation, de financement et de gestion et suivi-évaluation des projets et programmes, l’identification au préalable des besoins des Opa et des agriculteurs dans le processus participatif t la conception des projets sur cette base pour répondre à ces besoins.
Avec FratMat