Le SAVI 2014 a positionné l’aviculture comme levier de croissance économique nationale.
A condition qu’elle soit professionnalisée dans tous ses segments.
Dès l’entame du SAVI 2014, le Ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales (Minepia) a placé l’aviculture sur un piédestal. D’après Dr Taiga, «l’aviculture est un vivier d’emplois sûrs pour la jeunesse de notre pays. Nous devons tous ensemble, gouvernement et secteur privé, contribuer à renforcer les investissements dans cette filière.»
Pour savoir ce que pèse réellement le secteur avicole camerounais, on peut se référer à quelques chiffres de l’année 2013 fournis par l’interprofession avicole du Cameroun (Ipavic):
– 9000 exploitations avicoles toutes activités confondues.
– 320 000 emplois.
– 46,43 millions de poulets de chair par an.
– soit 69,65 mille tonnes de viandes de volaille.
– 119,34 mille tonnes d’œufs de table.
Mais ces statistiques apparemment flatteuses, rapprochées à la réalité spécifique, révèlent que pour une population camerounaise estimée à 20 millions d’habitants, chaque habitant consomme 3,48 kg de poulet par an.
3,48 kg de poulet par an par habitant
Citant la FAO, le Minepia note qu’en 2009, la consommation de volaille s’établissait à moins de 10 kg par personne en Afrique et autour de 50 kg par personne aux Etats-Unis. La moyenne de consommation mondiale est de 13,6 kg par personne.
Toujours selon la FAO, la production de volaille se place en second rang des plus importantes productions animales dans le monde avec 107 millions de tonnes de viandes en 2013. La première place revient à l’élevage porcin qui a produit 115 millions de tonnes de viandes et la troisième à l’élevage bovin avec 68 millions de tonnes.
L’idée que l’aviculture puisse contribuer à l’émergence du Cameroun n’est pas incongrue. Elle est même envisageable si les conditions de sa professionnalisation sont remplies. En faisant une simulation de l’évolution du cheptel avicole national, un éminent chercheur en productions animales en est arrivé à la conclusion selon laquelle chaque Camerounais pourrait consommer 12 kg de viande de volaille à l’horizon 2035 (cf. tableau ci contre).
Mais pour en arriver là, Etat et opérateurs privés devraient révolutionner leur manière de soutenir et de pratiquer l’aviculture.
Simulation d’une filière avicole nationale émergente
Source : Pr A. Teguia / FASA Dschang