Le wali de Bank Al Maghrib, banque centrale du Maroc, obtient la note “A”du magazine américain Global Finance dans son classement des meilleurs gouverneurs des banques centrales dans le monde.
Cette note d’excellence, la plus haute dans l’échelle de notation du magazine, a été décernée à seulement 9 gouverneurs dans le monde dont 3 dans la zone Afrique et Moyen-Orient. L’américaine Janet Yellen du FED fait partie du cercle des 9 incarnant cette vision de plus en plus affirmée depuis 2008 d’une institution centrale stimulatrice de la croissance à l’inverse de Mario Draghi de la Banque Centrale Européenne (BCE) notée B+ et connu pour faire de la lutte contre l’inflation une priorité. Vue de l’Amérique, l’agressive QE initiée par la BCE semble incomprise d’autant qu’elle n’a pas conduit à la croissance et à la réduction du chômage.
Le classement évalue le rôle de la Banque Centrale dans la lutte contre l’inflation, la gestion du taux d’intérêt, la stabilité monétaire et la stimulation de la croissance. En tout, 83 pays ainsi que l’Union Européenne ont été passés au crible.
Les notes varient de “A”, synonyme de l’excellence, à “F”, signifiant une “défaillance absolue”. Les gouverneurs ayant obtenu “A” ou “A-” seront primés le 14 octobre prochain aux “Best Bank Awards” en marge de la réunion annuelle du FMI avec les banques centrales.
S’agissant de l’Afrique, les gouverneurs les mieux classés après le Maroc sont ceux du Botswana et de l’Egypte avec “B+”, de l’Ethiopie, de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et de la Tunisie avec “B”. Le Kenya et la Namibie écopent de “B-“, devant l’Ouganda (C+), la République démocratique du Congo (C-). Première puissance économique de l’Afrique, le Nigeria est le pays le plus mal noté du continent avec un “D” qui traduit sans doute l’envolée de l’inflation et la dépréciation continue du naira.
Le Ghana dont le gouverneur de la Banque Centrale, Ernest Adison, est en poste il y a seulement quelque mois, n’est pas noté . “Trop tôt pour se prononcer “, selon le Magazine qui a omis de son classement la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et sa consœur de l’Afrique Centrale (BEAC).
Le sens d’une distinction
Abdellatif Jouahri est un gouverneur au long cours qui a eu à exercer dans la fonction publique et la fonction privée. C’est d’abord au sein de la banque Centrale du Maroc que le natif de Fés a eu à fourbir ses armes, y occupant plusieurs postes de direction de 1962 à 1978. Tour à tour, ministre chargé de la réforme des entreprises publiques (1978), ministre des Finances (1981-1986), il a ensuite été président directeur général de la BMCE et du groupement bancaire marocain (GPBM), entre 1986 et 1995, puis président de la CIMR (Caisse de retraite ). Cette expérience lui permet d’appréhender son rôle de gardien des équilibres macroéconomiques sous ses différents angles. La distinction de Global Finance couronne une gestion méthodique qui explique la stabilité de la monnaie marocaine et le maintien de l’inflation à des niveaux faibles.
Avec financialafrik