La Gambie s’est officiellement dotée d’une vice-présidente. Depuis l’élection d’Adama Barrow en décembre dernier, le siège était en effet vacant. Le nouveau président avait dans un premier temps nommé Fatoumata Tambajang à ce poste, avant de réaliser qu’elle dépassait la limite d’âge de 65 ans inscrite dans la Constitution. Depuis, Fatoumata Tambajang gérait le portefeuille ministériel de fait, tout en étant ministre des Droits des femmes. Mais vendredi 8 septembre, le président a pu la nommer officiellement, mettant fin à 8 mois de polémique.
Sa nomination a été rendue possible grâce à un changement de la Constitution voté en juillet par l’Assemblée nationale. Le gouvernement avait déjà essayé de faire passer cette réforme en février mais la procédure législative n’avait pas été suivie correctement et le vote avait été annulé.
Désormais, il n’y a donc plus de limite d’âge. Et après ces multiples rebondissements, Fatoumata Tambajang devient, à 67 ans, la deuxième femme à être nommée à ce poste dans l’histoire du pays.
La militante des droits des femmes a été l’une des fondatrices de la coalition politique qui est parvenu à battre Yahya Jammeh lors des élections de décembre dernier.
Après avoir effectué une partie de ses études en France, Fatoumata Tambajang avait servi brièvement sous Jammeh comme ministre de la Santé. Avant d’obtenir un poste auprès des Nations unies.
Cette femme politique indépendante était une figure populaire de la « nouvelle Gambie ». Jusqu’à la polémique sur son âge. Elle a toujours affirmé avoir 64 ans, et beaucoup aujourd’hui lui reprochent d’avoir menti.
Mais sa nomination officielle est aussi un soulagement : le pays est enfin conforme avec sa Constitution qui impose la nomination d’une personne à ce poste.
Avec RFI