Le projet d’organisation du SIMAC 2015 est une initiative de la Chambre d’agriculture du Cameroun.
L’annonce de l’organisation d’un salon international du machinisme agricole au Cameroun (SIMAC) courant 2015 a été faite le 23 octobre dernier à Yaoundé par la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (CAPEF).
Lors de la conférence de presse organisée à cet effet, Moussa Koué, 1er vice-président de la Chambre, a expliqué le bien-fondé et la nécessité d’un tel événement pour le Cameroun. Proposer des équipements pour réduire la pénibilité du travail de l’agriculteur, en est le principal objectif.
Dans son propos, la commissaire du SIMAC 2015, madame Elissar Mbang réitère que: «Les pertes post récolte au Cameroun sont énormes chez les agriculteurs camerounais qui manquent d’outils appropriés. Il existe certes quelques initiatives locales en matière d’équipements de transformation, mais elles sont peu connues.» Le salon sera donc un lieu de rencontre des professionnels des machines agricoles et des agriculteurs.
« Je travaille de manière artisanale, et c’est très pénible.» affirme madame Akala Koeke Jeannette de la CAPEF région de l’Est, productrice de pâté de sésame. «Nous saluons l’initiative du salon du machinisme agricole. Et nous voulons que l’Etat veille à la qualité et aux types de machines qui nous seront proposées. Il nous faut des outils que nous pouvons utiliser aisément dans le monde rural sans trop de contraintes ni exigences en énergie.» déclare-t-elle.
La modernisation de l’appareil de production, incontournable pour une agriculture compétitive, passe par la mise à disposition d’équipements de choix aux exploitants agricoles.
Mais, précise le 1er vice-président de la CAPEF, par ailleurs producteur agricole: «Il faut que les fabricants des machines adaptent la technologie à l’unité de production et non pas que l’unité de production s’adapte à la technologie.»
Adapter la technologie à l’agriculteur
Le SIMAC 2015 est annoncé sous le thème: «Révolution agricole: les enjeux et défis d’une agriculture performante et durable.» Cet énoncé fort ambitieux cache mal les pérégrinations des producteurs agricoles locaux dont la plupart, par défaut de choix, tardent à aller au-delà de la houe et de la machette. L’Etat lui-même rechigne à sortir de la civilisation de la daba et du coupe-coupe; en effet les cérémonies de remise de prix aux agriculteurs restent jusqu’à présent un haut lieu d’exhibition de l’outillage agricole primaire et rudimentaire.
L’avènement d’un salon du machinisme agricole pourra-t-il tordre le cou à cette pratique fort ancrée dans les habitudes des structures et entités «bienfaitrices» du monde rural au Cameroun?
En annonçant le SIMAC comme événement biennal (qui se tient une fois tous les deux ans), Moussa Koué a excusé le Président de la Chambre absent pour mission à l’étranger en vue de la signature d’une importante convention pour la réussite de cet événement. En plaçant le SIMAC sous le haut patronage du Chef de l’Etat, la CAPEF veut élever le niveau de l’événement en se donnant l’obligation de réussir.
Un comité d’organisation étoffé comprenant les représentant de presque tous les ministères, a été installé ce 23 octobre 2014 avec pour mandat de faire découvrir in fine aux opérateurs agropastoraux camerounais les types de machines et équipements dont ils ont besoin pour produire et transformer les denrées agricoles, afin de tirer profit de la chaîne de valeur agricole.