En Côte d’Ivoire, l’exécutif envisage réduire les taxes à l’achat et à l’exportation du cacao durant la prochaine saison. La manœuvre vise à permettre d’augmenter le prix minimum au producteur, a confié, à Bloomberg, une source proche du dossier.
Selon cet informateur, sans cette réduction, une augmentation du prix au producteur serait improbable. Cette hausse devrait permettre au pays de réduire la contrebande vers le Ghana qui pratique aujourd’hui des tarifs plus attractifs, incitant les producteurs ivoiriens à y écouler leur production. Si elle était adoptée, elle interviendrait alors que plusieurs sources estiment que le pays pourrait perdre jusqu’à 400 000 tonnes de cacao en faveur de son voisin.
La Côte d’Ivoire qui avait vu son prix au producteur s’élever jusqu’à 1100 francs Cfa le kilogramme a été durement touchée par la chute des cours mondiaux de l’or brun qui l’a contrainte à réviser ce prix jusqu’à 700 francs Cfa. Il faut noter qu’elle a contribué à ce mouvement baissier puisque sa politique a été de renforcer son leadership mondial dans la production de la fève en incitant les agriculteurs à produire plus.
Il y a quelques années, Jean-Marc Anga de l’Organisation internationale du cacao (ICCO) avait prévenu en vain des risques de surchauffe et donc de chute des cours, alors que le pays caressait le rêve de franchir la barre des deux millions de tonnes.
Aujourd’hui, la production ivoirienne pour le compte de cette campagne tournera autour de 1,98 million de tonnes. Mais, indiquent des sources proches des pouvoirs publics, le pays table sur une production se situant entre 1,72 et 1,75 million de tonnes pour la prochaine campagne. Il reste à savoir si cette quantité sera suffisante pour permettre au surplus mondial de se résorber et donc, relancer la hausse des cours mondiaux.
Avec agenceecofin