C’est à croire que le secteur des télécoms au Cameroun ne subit pas du tout, ou alors ne subit que très peu, les affres de la crise des prix des matières premières, qui plombe actuellement les six économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). En effet, alors que l’activité économique a globalement ralenti dans cette partie du continent, les investissements dans le secteur des télécoms, eux, se portent plutôt bien.
C’est du moins ce que révèle le directeur général (Dg) de la filiale camerounaise de l’équipementier suédois Ericsson. «Dans la zone Cemac, nous ressentons effectivement ces difficultés économiques. Mais, je peux vous dire que le Cameroun n’est pas sévèrement touché. Il s’en sort mieux que les pays limitrophes… Dans le secteur des télécommunications, malgré ces difficultés économiques, les investissements au Cameroun sont plutôt à la hausse.», révèle Olivier Vandermoten.
A en croire le Dg d’Ericsson Cameroun, cette hausse des investissements dans les télécoms, en dépit d’une conjoncture économique morose, «peut s’expliquer par le fait que les entreprises opérant dans ce secteur sont soutenues par leurs maisons-mères, qui ne sont pas exposées à l’environnement local». De même, poursuit-il, les opérateurs des télécoms «continuent surtout d’investir parce qu’ils sont convaincus qu’il existe des opportunités à saisir».
Au cours des trois derniers mois, par exemple, le secteur des télécoms au Cameroun s’est particulièrement animé. Il s’est notamment enrichi de deux nouveaux fournisseurs d’accès à Internet (FAI), dont le taux de pénétration dans le pays a culminé à 18% en 2016, selon Internet Live Stats. Ces nouveaux opérateurs ont pour noms ; Bloosat et GoSat, qui se sont lancés sur le marché de la fourniture de l’internet par satellite, à la faveur de partenariats conclus avec Konnect Africa, filiale de l’opérateur français Eutelsat.
Toujours sur l’internet, Vodafone Cameroun, arrivé sur le marché de la 4G LTE en 2016, et qui avait jusqu’ici limité ses activités aux seules villes de Douala et de Yaoundé ; s’est récemment déployé dans huit autres villes camerounaises, grâce à une convention de partage des réseaux signée en juillet 2017 avec Camtel, l’opérateur historique des télécoms.
Dans le secteur de la téléphonie mobile, les principaux opérateurs que sont MTN et Orange Cameroun poursuivent le déploiement des technologies 3 et 4G à travers le pays, à coups d’investissements. Idem pour Nexttel, le 3ème opérateur de mobile, qui a annoncé son arrivée sur le marché de la 4G avant la fin de cette année 2017.
Le 25 août dernier à Douala, YooMe, ancien FAI, s’est mué en opérateur de mobile en devenant un MNVO (opérateur virtuel de mobile) partenaire de Camtel. Pour ce faire, les nouveaux actionnaires de cette entreprise tombée à 100% dans l’escarcelle d’investisseurs camerounais, ont dû investir 10 milliards de francs Cfa, révèle Emmanuel Forson, le Dg de YooMe mobile.
Avec agenceecofin