Le huard se sent pousser des ailes face au dollar américain alors que pointe à l’horizon une hausse des taux directeurs de la Banque du Canada.
Le dollar canadien bondit à son plus haut niveau en deux ans contre le billet vert ce vendredi, profitant de la baisse de régime accusée par le marché du travail aux États-Unis.
«Ces données accroissent les doutes sur une possible nouvelle hausse des taux de la Fed avant la fin de l’année. Avec de bonnes données, ça aurait été une certitude, maintenant cela reste à voir», a commenté Dennis de Jong, analyste chez UFX.com.
CME FedWatchTool indique une probabilité de 50% d’une autre hausse de taux par la Fed d’ici juin 2018.
Ressortie à 4,5%, cette croissance représente «plus du double du taux potentiel de l’économie» depuis maintenant les quatre derniers trimestres, selon les économistes de RBC.
Et si la Banque du Canada avait anticipé cette reprise en relevant mi-juillet son principal taux directeur d’un quart de point, ce rythme effréné supérieur aux capacités réelles de l’économie donne à l’institution «un solide argument» pour encore remonter les taux.
Résultat des courses, le dollar canadien évoluait ce vendredi à 80,69 cents US, en progression de 0,7% par rapport au dollar américain. Il a ainsi touché en session sur plus haut niveau depuis le mois de juin 2015.
Notre devise profitait aussi, faut-il le souligner, du terrible impact de l’ouragan Harvey sur la production de pétrole du Texas.
Le renchérissement du huard, bonne nouvelle pour les Canadiens qui ont décidé de faire un tour du côté des États-Unis, pourrait toutefois entrer en interférence avec une remontée des prix de l’essence à la pompe.
Le huard a dépassé le 1er septembre sa valeur d’équilibre(80,50 cents US) en fonction du pouvoir d’achat et il aussi re-franchi sa moyenne mobile de 200 jours (81,00 cents US), deux marques que notre monnaie pourrait avoir de la difficiltés à soutenir surtout si le secteur résidentiel ralentit plus tard en 2017 et en 2018, préviennent les stratèges Martin Roberge, de Canaccord Genuity et David Doyle, de Macquarie Research, dans leurs plus récents bulletins.
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