Au terme d’une enquête de plusieurs mois, un juge d’instruction français a évalué le patrimoine présumé mal acquis de la famille Bongo en France à 68 millions d’euros (environ 45 milliards FCFA).
Régulièrement cités dans les affaires des « biens mal acquis », le patrimoine de la famille Bongo, du nom des 2 derniers présidents du Gabon, est de nouveau au centre de l’actualité judiciaire. L’évaluation faite par un juge d’instruction français révèle un patrimoine exceptionnel digne des plus grandes fortunes d’Europe.
Villas disséminées à travers la capitale française, dans les banlieues chics et dans le midi de la France, hôtels particuliers sur les avenues les plus chères, une flotte automobile à 655 millions FCFA, des bijoux à 2,5 milliards FCFA ou des costumes pour plus de 600 millions FCFA, les Bongo se sont autorisés un train de vie princier alors même que le salaire mensuel officiel du président gabonais est d’environ 10 millions FCFA.
La question de la restitution des biens mal acquis à l’Etat gabonais
Toujours selon le juge d’instruction français, une myriade de SCI assurerait la gestion du patrimoine immobilier des Bongo en France parmi lesquels la CSI de la Baume et la SCI Emeraude au centre de l’enquête.
Après cet inventaire, la justice s’interroge aussi sur le rôle de la banque française BNP Paribas qui se serait montrée complaisante sur des actes pouvant relever du blanchiment de fonds publics étrangers. La question relative à l’origine des sommes faramineuses utilisées pour construire un tel patrimoine semble n’avoir jamais été posée pendant des décennies. Tout comme celle des complicités françaises qui aurait autorisé ou profité de financements illicites.
En outre, le gel de biens de la famille Bongo en France et la perspective d’un éventuel procès pose la question de la restitution de ces biens à l’Etat gabonais s’il était démontré qu’ils sont, comme le pense plusieurs associations de lutte contre la corruption, issus de détournements de fonds publics.
Avec africapostnews