En Côte d’Ivoire, plus de 400 000 tonnes de cacao pourraient transiter illégalement vers le Ghana durant la saison 2017/2018, a confié à Bloomberg, une source proche du Conseil du Café-Cacao (CCC) ayant requis l’anonymat.
Ce trafic s’explique par l’attractivité du prix minimum garanti au producteur, appliqué par le Ghana malgré la chute des cours mondiaux de la matière première.
En effet, alors que le CCC a choisi de faire passer le prix d’achat de la tonne de fèves à 1 251 $ durant la récolte intermédiaire 2016/2017 pour éviter des pertes financières, le Conseil ghanéen du cacao (Cocobod) a décidé de reconduire le tarif de 1 708 $ appliqué depuis octobre dernier et envisage de maintenir le statu quo pour la prochaine saison. Cet écart de prix nourrit une importante activité de réexportation informelle contribuant ainsi au gonflement de la valeur des exportations du côté ghanéen et crée un manque à gagner considérable pour le gouvernement ivoirien en terme de recettes en devises.
D’après Bloomberg, les deux pays devraient également se pencher sur la question du prix au producteur dans le cadre de la coopération annoncée en mai dernier visant à réduire l’effet de la volatilité des cours mondiaux sur les gains d’exportation.
« La question des prix est au chapitre des rencontres. Nous concilierons les points de vue de chacun afin de voir la meilleure façon de progresser. Pour sa part, le Ghana ne veut pas réduire son prix durant la saison prochaine.», a indiqué Yaw Adu-Ampomah, directeur général adjoint du Cocobod.
« Le gouvernement adopte une approche responsable. En tant que tel, on peut difficilement se permettre d’acheter à un prix plus élevé que celui de vente.», a affirmé pour sa part, Bruno Koné, porte-parole de l’exécutif ivoirien.
Pour rappel, la filière cacao contribue pour environ 15 % du PIB ivoirien.
Avec agenceecofin