Le choléra vient de tuer une dizaine de personnes au Nord-est du Nigéria. Des décès qui laissent planer le doute d’une propagation rapide de l’épidémie dans d’autres parties du pays en proie à des attaques terroristes de la secte Boko Haram. L’OMS préconise de renforcer la surveillance pour la détection des nouveaux cas. Les risques sont élevés.
La flambée du choléra dans l’État de Kwara se propage dans le nord-est du Nigéria à une vitesse inquiétante. Quatorze personnes sont décédées des suites du choléra dans cette partie du pays le plus peuplé d’Afrique ce vendredi, selon un communiqué du ministère de la santé nigériane. « Au 1er septembre, 14 décès ont été rapportés », a affirmé le ministère dans le document précisant que « le nombre total de cas suspectés de choléra s’élève désormais à 186 .»
Selon la même source, la plupart des cas suspects et des décès concernent les habitants de Muna Garage, un camp de déplacés en périphérie de Maiduguri, la capitale du Borno, principal centre des terroristes de Boko Haram. La plupart des victimes se trouvant dans un camp de déplacés ayant fui les violences de Boko Haram.
Alors que l’épidémie prend des proportions inquiétantes, les autorités sanitaires nigérianes et les ONG présentes sur place multiplient les mesures d’assainissement notamment, la purification de l’eau, l’installations de latrines supplémentaires et la sensibilisation des populations, très exposées à la maladie. Les nombreuses attaques terroristes de la secte Boko Haram ont fait au total plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés dans le nord-est du Nigéria où s’entassent dans des camps, les victimes d’insécurité alimentaire et les habitants fuyant la terreur des djihadistes.
L’OMS s’inquiète
Une situation qui inquiète l’Organisation mondiale de la santé. Selon l’OMS, la flambée actuelle survient notamment dans l’Etat de Kwara alors que le pays est confronté à « une grave crise humanitaire et récupère après une grande flambée de méningite ». À ce stade, poursuit l’organisme onusien, le risque est modéré au niveau national.
Cependant, « les sujets potentiels d’inquiétude pour cette flambée ont trait à la saison des pluies en cours, aux défis rencontrés par l’État au niveau de ses moyens pour gérer la flambée et aux frontières communes avec 5 autres États, ainsi que la République du Bénin », a indiqué l’OMS qui préconise le renforcement du système de surveillance dans les États limitrophes pour la détection précoce de toute propagation potentielle de la flambée.
Avec latribuneafrique