Pour la deuxième fois en moins de trois mois, le président français, Emmanuel Macron, a reçu son homologue ivoirien à Paris, ce jeudi. Au menu des discussions : Franc CFA, migrations, sécurité.
Le 12 juin dernier, il était le premier chef d’État africain reçu par Emmanuel Macron après son élection à la présidence française. Moins de trois mois plus tard, Alassane Ouattara est de retour à l’Élysée. Ce jeudi 31 août, pendant plus d’une heure et demi, les deux hommes se sont entretenus en tête-à-tête puis ont partagé un déjeuner de travail, en compagnie notamment d’Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre ivoirien, de Marcel Amon Tanoh, ministre des Affaires étrangères et des ministres français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire.
Trois priorités sont au centre des relations entre les deux pays, ont souligné les présidents ivoirien et français : l’éducation, le développement durable et la sécurité. Des domaines dans lesquels divers projets en Côte d’Ivoire devraient être prochainement financés par la France. Une enveloppe de deux milliards d’euros pour les trois ans à venir a été annoncée à l’occasion du déplacement de Ouattara.
Métro d’Abidjan
La grande majorité de cette somme – 1,4 milliards d’euros – va être allouée au métro d’Abidjan, chantier phare pour la Côte d’Ivoire et marché important pour la France. Long de plus de 37 kilomètres, il doit relier Anyama, dans le nord de la capitale économique à l’aéroport Felix Houphouët-Boigny situé dans la commune de Port-Bouët, au sud. Alors que le projet a été plusieurs fois reporté, les deux chefs d’État ont avancé ce jeudi un calendrier. « Nous espérons débuter les travaux en novembre », a ainsi déclaré Alassane Ouattara, souhaitant une entrée en service « avant 2020 », année de la fin de son mandat.
Franc CFA
Alors que le débat sur le Franc CFA est vif depuis les démêlés judiciaires du franco-béninois Kémi Seba au Sénégal, les deux présidents ont également discuté de l’avenir de cette monnaie commune à quinze États africains, garantie par le Trésor français. « Nous avons évoqué l’avenir de la zone franc, a expliqué Emmanuel Macron, faisant allusion à l’apparition de « tensions politiques ». « Nous avons décidé d’initier une réflexion commune et constructive (…) et d’ouvrir une nouvelle voie avec beaucoup de pragmatisme. »
Le président ivoirien a, lui, insisté sur les avantages de la monnaie commune, ne cachant pas sa position favorable au Franc CFA. « Notre zone monétaire est une zone solide. (….) Cette monnaie rend service au peuple africain, elle est très appréciée, elle circule entre les pays voisins », a-t-il ainsi déclaré. L’objectif est désormais l’élargissement de la zone monétaire à tous les pays de la Cedeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), a-t-il expliqué. Président en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine), Alassane Ouattara a rappelé son passé de gouverneur à la tête de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest.
Migrations
Deux jours après l’annonce de la création d’un Conseil présidentiel pour l’Afrique auprès du président français – onze personnalités vont avoir pour mission de le conseiller sur les questions africaines -, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ont souligné que les migrations étaient l’une des préoccupations majeures de part et d’autre de la Méditerranée. Ce sera également l’un des sujets au cœur du 5è sommet Union européenne – Union africaine, qui se tiendra à Abidjan les 29 et 30 novembre prochains et qui aura pour thème la jeunesse.
Avec jeuneafrique