Le spectre de l’instabilité politique menace toujours le Kenya, dont la Cour surpême vient d’accorder l’accès aux serveurs de la commission électorale aux enquêteurs de l’opposition. Cette même cour devra statuer vendredi prochain sur une demande d’annulation des résultats de l’élection du 8 août, déposée par l’irréductible Raila Odinga.
Coup de théâtre au Kenya, après que la Cour suprême ait ordonnée à la commission électorale d’accorder à l’opposition l’accès à ses serveurs informatiques et aux formulaires de résultats. Un jugement qui vient après un premier refus de la Commission aux demandes d’information du parti de l’opposition Orange Democratic Movement (ODM) dirigé par Raila Odinga.
L’opposition décroche l’accès aux serveurs
La pression de l’ODM sur la commission électorale vise à prouver ses accusations de fraudes opérées lors du scrutin présidentiel par les partisans d’Uhuru Kenyatta. Les avocats de la commission indépendante se sont vu ainsi signifier par le juge en chef de la plus haute juridiction du pays, l’ordre de « se conformer aux délais prévus par le tribunal ». La défense de la Commission a pour sa part déclaré au tribunal que la conformité aux ordres des magistrats était entravé par des questions de logistique et de fuseaux horaires vu que les serveurs en questions se trouvent en Europe.
Une défense balayée d’un revers de la main par la Cour qui a réitéré sa décision et ordonné aux avocats de la défense de « communiquer avec leur client pour qu’il se conforment à l’ordonnance du tribunal, où que les serveurs se trouvent, même si vous devez les réveiller, vous devez faire respecter cet ordre ». Cette intransigeance de la Cour suprême vis-à-vis de la commission s’explique par le fait que l’instance n’ait que communiqué moins de 1% de l’accès que la cour avait accordé dans un premier temps à l’opposition le lundi 28 août.
Le premier septembre, jour crucial pour le pays
Les enquêteurs de l’opposition semblent avoir mis un point d’honneur pour prouver que les membres du Jubilee Party ont piraté le système de la commission électorale pour assurer à Uhuru Kenyatta un second mandat à la tête du Kenya, le 8 août dernier. Le parti d’Odinga épaulé par d’autres formations de l’opposition veulent grâce à cet accès s’assurer que l’ensemble des voix enregistrées dans les bureaux de vote ont été pris en compte par l’autorité électorale et comptabilisées.
La Cour suprême compte statuer le premier septembre sur la requête de l’opposition visant à annuler le résultat du scrutin du 8 août. En cas d’avis favorable des 7 juges qui composent la Cour à la demande l’opposition, la victoire de Kenyatta sera annulée et le pays devra tenir de nouvelles élections dans les 60 jours qui suivent. Une hypothèse qui est loin de rassurer les opérateurs économiques de l’une des économies les plus dynamique de l’Afrique de l’Est. Ces derniers ayant déjà souffert du ralentissement économique dû à la campagne électorale et aux violences post-élections.
Avec latribuneafrique