Le président français Emmanuel Macron a dévoilé, ce mardi 29 Août à l’Elysée devant les ambassadeurs français, les grands axes de sa politique étrangère. Si le chef d’Etat français a fait de la lutte contre le terrorisme islamiste la priorité de son mandat, l’Afrique figure également en bonne partie de la politique extérieure française. C’est à Ouagadougou où il se rendra prochainement que Macron en déclinera la feuille de route mais d’ores et déjà plusieurs annonces ont été faites par le locataire de l’Elysée.
C’est donc Ouagadougou que le président français a choisit pour s’adresser au continent et ainsi dévoiler les grands axes de sa politique africaine. «Je me rendrais prochainement à Ouagadougou » a annoncé le chef d’Etat français, ce mardi à l’Elysée à l’occasion de sa première adresse à la Conférence annuelle des ambassadeurs français. L’occasion pour le nouveau locataire de l’Elysée de décliner les grands axes de sa politique étrangère qui a comme priorité, « la lutte contre le terrorisme islamiste ». L’Afrique est certes bien présente dans le cadre de cette lutte mais s’agissant des priorités africaines de la politique qu’entend mettre en œuvre Macron durant son mandat, c’est la migration qui semble tenir le haut du pavé.
«L’Afrique n’est pas seulement le continent des crises, c’est un continent d’avenir, nous ne pouvons pas le laisser seul. (…). Je me rendrai prochainement à Ouagadougou pour porter ce message».
Après Gao puis Bamako au Mali, Ouagadougou sera donc l’une des prochaines étapes africaines du président français qui a inscrit son déplacement dans le cadre « des efforts diplomatiques pour créer un axe intégré entre l’Afrique, la Méditerranée, et l’Europe ».
La capitale burkinabé a été donc préféré à Niamey au Nigerque beaucoup s’attendait à voir le président opté pour décliner sa politique africaine en raison du fait que le pays tient une place importante dans la politique extérieure française. En plus d’accueillir plusieurs bases françaises, Niamey est aussi le fer de lance de la stratégie migratoire française et le président français a tenu lui-même à féliciter son homologue Issoufou Mahamadou, qu’il a reçu à l’Elysée lundi dernier, pour les efforts consentis depuis plusieurs mois dans le cadre de la maîtrise des flux migratoires. le Niger étant un des principaux pays de transit des “migrants économiques” et devrait bientôt accueillir, au même titre que le Tchad, des centres de demandes d’asiles français. Cependant le choix de Ouagadougou s’explique également par les attaques terroristes qui ont visé, le 15 janvier 2016 puis le 13 Août dernier.
La migration et le développement également dont les enjeux et la feuille de route ont été en grande partie dévoilée la veille à l’occasion du sommet euro-africain sur la migration que le président français à initier en présence de six chefs d’Etats dont trois dirigeants africains (Niger, Lybie et Tchad).
Alors que l’une des premières mesures prises par le chef d’Etat français quelques semaines après son élection a été la réduction de l’enveloppe consacrée à l’aide publique au développement, il a promis cette fois de renforcer les aides notamment en « faveur des pays de départs des migrants économiques ».
Un envoyé spécial pour le Sahel et un conseil présidentiel pour l’Afrique
S’agissant de la lutte contre le terrorisme et la sécurité, Emmanuel Macron a annoncé la prochaine nomination d’un envoyé spécial pour le Sahel, une région où la France intervient depuis quelques années à travers l’opération militaire Barkhane.
L’une des annonces qui a été le plus attendue durant le discours de Macron particulièrement en ce qui concerne l’Afrique, c’est la création d’un Conseil de l’Afrique, un organe constitué de plusieurs « personnalités engagées et issues de la société civile et destiné à promouvoir les échanges entre la France et l’Afrique ». Quelques heures auparavant, la première liste des membres du Conseil présidentiel a été dévoilée avec plusieurs noms assez connues même si dans l’ensemble, il s’agit de personnalités connue plus pour leur proximité avec le locataire de l’Elysée que pour leurs actions en faveur des relations franco-africaines. C’est le cas de l’ancien ambassadeur du Bénin en France, Jules-Armand Aniambossou, ancien promotionnaire de Macron à l’ENA et dont il a été d’ailleurs membre de l’équipe de campagne.
Pas de grosses pointures de la trempe d’un Lionel Zinsou comme au temps de François Hollande mais plutôt des entrepreneurs notamment le franco-béninois Jean-Marco Adjovi-Boco, qui a fait auparavant carrière dans le football Jeremy Hajdenberg, l’adjoint au directeur général d’Investisseurs et Partenaires ou l’entrepreneur franco-malien Karim Sy. Pour l’essentiel, il s’agit de profils plus « managers » ou « d’experts » et plus de la moitié des membres du CPA sont des français avec des racines africaines.
Les nouveaux conseillers africains de Macron auront du pain sur la planche d’autant qu’il a lui-même décidé de renouveler le partenariat franco-africain, une promesse faite par plusieurs de ses prédécesseurs sans véritablement se confirmer à l’épreuve des faits. En tout cas, le président français multiplie les entrevues avec ses homologues africains. Dès ce jeudi 31 Août, il aura un déjeuner de travail avec son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara qui arrive au terme de ses vacances présidentielles françaises.
Avec latribuneafrique