Le FMI devrait rendre sa copie demain 30 août sur la situation économique du Ghana. L’institution pourrait également annoncer une possible reconduction du programme en cours depuis 2015 et que le gouvernement de Nana Adufo-Addo souhaite finaliser en décembre 2018. Une volonté gouvernementale qui risque d’être mise à mal par la baisse des cours du cacao et les difficultés budgétaires que connait le Ghana.
Les autorités ghanéennes sont dans l’expectative à l’approche de la revue du Fonds monétaire international (FMI), après que le plan de relance de l’institution internationale accepté par Accra en 2015 a failli tourné court du temps de l’administration précédente.
Calculs faussés par des dettes cachées
Le Ghana devrait recevoir le résultat de la revue du FMI, le 30 août prochain. Cette publication de l’institution devrait évaluer les réformes introduites dans le pays depuis qu’Accra a décroché un prêt de 918 millions de dollars en 2015. Une intervention du FMI qui a posé la base des réformes mises en œuvre sous l’administration de John Mahama, prédécesseur du président actuel.
Un premier effort qui a permis aux autorités de stabiliser l’inflation, l’arrivée du New Patriotic Party de Nana Akufo-Addo n’apportera pas de rupture en terme de politique économique. Le nouveau gouvernement et notamment le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta s’est engagé à réduire de plus de 50% le déficit budgétaire lors des 3 prochaines années. Ce dernier a également annoncé en mars dernier une réduction d’impôts.
En 2016, le Ghana connaissait un déficit budgétaire de 9,3% du PIB, pour un objectif de 5,3% fixé par le programme du FMI. Les relations entre le prêteur basé à Washington et Accra ont failli connaître un coup de frein après l’annonce par le gouvernement de la découverte de 7 milliards de cedis (1,6 milliards de dollars) de dettes cachées, officiellement décrites comme des « dépenses imprévues » de l’administration précédente.
Le cacao joue les troubles fêtes
Cette découverte a été suivie par l’effondrement des cours du cacao et un affaiblissement de la monnaie ghanéenne. Le gouvernement a ensuite enregistré une baisse des recettes qui s’explique par le ralentissement des exportations notamment de cacao conjuguée à une faible collecte de recette qui résulte de la baisse des impôts décidée en mars dernier. Il n’empêche que les autorités se montrent optimistes sur la situation du déficit qui devrait s’établir à 6,3% à la fin 2017.
Accra compte par ailleurs atteindre une croissance de 9,1% en 2018. Des estimations qui datent de mars dernier et qui reposent sur des projections d’augmentation de la production pétrolière. Des prix du pétrole inférieurs aux prévisions ghanéennes risquent d’éroder les gains attendus. D’un autre côté, le Ghana, second producteur mondial de cacao ne pourra pas profiter pleinement de la récolte record de fèves enregistrée cette année, à cause de l’offre excédentaire mondiale qui ont fait chuté les prix d’un tiers.
Une situation qui pousse le FMI à envisager une extension de son programme au Ghana, ce alors que le pays compte compléter ce programme en décembre 2018, soit avec un retard de 8 mois sur l’échéance initiale. Accra a déjà affiché son intention de ne pas reconduire ce programme. Il n’empêche que les difficultés budgétaires que rencontre le pays et les objectifs manqués de 2016 pourrait pousser l’administration Akufo-Addo à changer d’avis et à accepter une extension du programme du FMI, pour maintenir la confiance des investisseurs et bailleurs de fonds.
Avec latribuneafrique