Souvent présent dans les marchés africains sous forme de petits sachets de 50 à 200 millilitres, l’alcool frelaté est un réel danger qui sévit sur le continent, notamment auprès des jeunes et des plus démunis.
Jakarta au Sénégal ou Kitoko au Cameroun, on peut se procurer le « whisky du pauvre » dans tous les marchés et chez les boutiquiers africains. On le trouve sous forme de sachets allant de 50 à 200 millilitres contenant du whisky, de la vodka ou encore du rhum à très forte teneur. Malheureusement, ces boissons ne sont pas sans danger.
En effet, très prisé par les jeunes et les plus démunis, l’alcool frelaté vendu sur le continent fait des ravages. Souvent conçu de manière artisanale, les modes de fabrication ne sont pas respectueux des normes.
Par exemple, le son est une écorce utilisée dans la fabrication de nombreux alcools. Il doit cependant être séparé des autres grains pendant le processus de distillation sinon il se transformerait en méthanol, substance mortelle lorsqu’elle est consommée au-delà de 30 millilitres. Malheureusement, les fabricants clandestins ne respectent pas cette étape qui diminuerait la quantité d’alcool produite et donc leurs bénéfices.
Le 15 novembre 2016, la radio d’Etat camerounaise annonçait le décès d’une vingtaine de personnes suite à la consommation d’« odontol », alcool artisanal fabriqué à base de vin de palme, de sucre et d’écorce. Le médecin chargé des victimes avait déclaré que ces dernières avaient souffert de vomissements, de violents maux de tête et même de cécité, tous causés par le méthanol.
Une lutte infructueuse
Malgré les dangers saillants que comporte l’alcool frelaté, il reste un fléau ravageur sur le continent. Plusieurs gouvernements africains comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Rwanda, le Malawi ou encore la Tanzanie ont tenté de le vaincre en interdisant la vente des sachets d’alcool, mais les améliorations restent imperceptibles.
Au contraire, on peut même remarquer le développement de marchés parallèles ; les petits sachets d’alcool sont accessibles à presque tous les coins de rues, même devant les établissements scolaires. Abordables (100 francs CFA ou 15 centimes d’euros) et faciles à cacher, il est de plus en plus fréquent de voir les lycéens en consommer, souvent à outrance.
Malgré les interdictions existantes, les mesures prises restent insuffisantes. Les boutiques sont rarement contrôlées et quand elles le sont, les boutiquiers déclarent ne pas être au courant des mesures existantes et s’arrangent avec les contrôleurs en échange d’un pot-de-vin.
En plus de l’insuffisance des mesures prises par les autorités, les populations ignorent souvent les dangers de ces produits, encore plus nocifs que l’alcool communément consommé. Les packagings de fabrication artisanale ne possèdent d’ailleurs que rarement des informations quant au degré d’alcool.
Il devient donc impératif pour la santé des jeunes et des plus démunis, que les gouvernements africains prennent des mesures complémentaires pour lutter contre ce fléau.
Avec africapostnews