Pour travailler et vivre en région, 90% des cadres concernés sont prêts à des concessions importantes dont une baisse de salaire (56%), selon une enquête. Bordeaux arrive en tête des villes préférées (58%), suivie de Nantes (43%) puis Lyon (40%).
Ville Lumière aux plus de 200 musées mais aussi ville polluée, envahie de touristes aux dires de certains, aux loyers exorbitants et connaissant un très fort coût de la vie, Paris fatigue les cadres. Ils sont ainsi une majorité à se dire prêt à quitter la capitale ou la région Île-de-France pour aller vivre en région et connaître un environnement plus paisible et moins coûteux, améliorant leur qualité de vie quotidienne et leur bien-être, et ce au détriment de leur salaire, selon une enquête* publiée mardi par Cadremploi.
Pour travailler et vivre en région, 90% des cadres concernés sont prêts à des concessions importantes dont une baisse de salaire (56%). L’étude précise néanmoins que cette tendance touche avant tout les “hauts revenus” puisque 68% des cadres prêts à cette baisse de revenu gagnent “plus de 90.000 euros par an”. D’autres accepteraient en revanche une “reconversion professionnelle” (48%) ou “un niveau de poste moins élevé”(35%).
Nette préférence pour Bordeaux
D’après cette étude, 80% des cadres interrogés envisagent sérieusement une mobilité en région, notamment lorsqu’ils vivent en couple, sont locataires et ont un enfant. 94% souhaitent partir d’ici cinq ans dont 40% dans moins d’un an, précise cette enquête annuelle qui relevait déjà cette tendance dans son édition 2016.
Bordeaux arrive en tête des villes préférées (58%), suivie de Nantes (43%), Lyon (40%), Toulouse (32%) et Montpellier (27%). Paris (6%) se fait doubler par Brest (7%) et Rouen (8%) et arrive en dernière position.
Les transports, faille francilienne
Si les cadres reconnaissent à la Ville Lumière une accessibilité rapide à tous les services (53%), la possibilité d’y exercer un travail intéressant (49%) et une vie culturelle riche (49%), 55% d’entre eux ne sont pas satisfaits de leur vie actuelle.
Le temps de transport, de plus d’une heure quotidienne pour sept cadres sur dix, arrive en tête des fléaux parisiens: 68% d’entre eux le placent en tête des raisons de leur insatisfaction motivée par des “retards réguliers”, des “infrastructures parfois vétustes” ou des “embouteillages intempestifs”. Ce chiffre monte à 84% chez les banlieusards et à 76% chez ceux qui ont deux enfants. Le coût de la vie arrive en deuxième position (55%), suivi des problèmes de logement (53%), en particulier chez les personnes vivant dans Paris intramuros (72% et 67%).
*[L’enquête a été réalisée du 7 au 12 juillet par questionnaire auto-administré en ligne auprès de 2.858 candidats inscrits sur le site internet de Cadremploi. L’ensemble des répondants occupent un poste, selon Cadremploi.]
Avec AFP