Baskut Tuncak, expert des droits des Nations unies sur les produits toxiques, à l’issue d’une visite en Sierra Leone du 14 au 25 août, a réclamé un meilleur encadrement des secteurs minier et agricole et exhorté ce pays à lutter plus vigoureusement contre les conséquences néfastes pour la santé et l’environnement du développement industriel.
Lors d’une conférence de presse, indique l’AFP, il a notamment pointé de «nombreuses allégations d’appropriation de terre par Socfin», société luxembourgeoise qui produit de l’huile de palme en Sierra Leone.
Il a également exprimé sa « sérieuse inquiétude » quant à « l’accès à la justice des personnes et des communautés pour défendre leurs droits et obtenir des réparations ». Ajoutant « La Sierra Leone a un besoin urgent de lois sur le travail, les pesticides et les produits chimiques, dont elle ne dispose pas actuellement » en réclamant en outre une plus grande transparence sur les contrats passés entre les autorités et les groupes industriels exploitant les terres.
L’expert, qui a effectué une visite de deux semaines au cours desquelles des inondations ont fait plus de 500 morts et 810 disparus (cf. nos informations) a évoqué la principale décharge de la capitale, Kissy, qui « pose un risque pour la santé car des déchets contaminés s’écoulent jusqu’à l’océan, menaçant la vie des communautés et la flore et la faune marine ».
Baskut Tuncak a par ailleurs souligné le manque de données fiables sur les émissions de produits polluants et incité le gouvernement à mettre en place un « suivi sérieux de la pollution de l’eau, de l’air et de la nourriture, des conditions de travail et de la situation sanitaire » dans le pays.
Avec commodafrica