Nukemap propose de visualiser concrètement, sur une carte, l’ampleur des dégâts si différents types de bombes nucléaires frappaient telle ou telle région du monde. Ici, une simulation de la zone touchée si une bombe à hydrogène soviétique de type Tsar frappait la Tour Eiffel.
Nukemap
L’application en ligne Nukemap, développée par un historien américain, permet de visualiser les dégâts causés par différents types de bombes atomiques sur une carte. Glaçant.
Que se passerait-il si une bombe nucléaire frappait Paris?L’application Nukemap, développée par l’historien des sciences américain Alex Wellerstein, vous donne la réponse concrète sur une carte. Il suffit pour cela de choisir une “cible” virtuelle et la bombe dont on souhaite mesurer l’impact.
Ainsi, il est possible de simuler ce qui se passerait si une bombe à hydrogène soviétique Tsar, la plus puissante jamais testée, tombait juste à côté de la Tour Eiffel. Les estimations de Nukemap sont glaçantes:
- la zone de déflagrationatteindrait un rayon maximum de 6,1 km (117 km²). Au-delà du périphérique, des villes comme Neuilly-sur-Seine ou Montrouge seraient donc également balayées;
- le souffle de l’explosionbalayerait la plupart des bâtiments sur une zone d’un rayon d’environ 32,6 km (3350 km²). La zone touchée contient ainsi des villes relativement éloignées de la capitale comme Pontoise ou Corbeil-Essonnes;
- les radiations thermiquess’étendraient sur une zone de 73,7 km de rayon (17,080 km²). Les habitants de Beauvais, Malesherbes ou Dreux n’échapperaient donc pas à des brûlures au 3e degré, suffisamment sévères pour entraîner des blessures handicapantes et des amputations;
- le bilan humain d’une telle attaqueest estimé à 6,87 millions de morts et 3,94 millions de blessés en 24 heures par Nukemap. C’est à-dire que moins d’un habitant de la zone sur deux (sur 13,45 millions) ne survivrait.
Un exercice pédagogique
Rassurez-vous: la chute d’une bombe Tsar sur Paris est fortement improbable puisque cette dernière n’est plus en service. Restent, en revanche, des menaces bien réelles. Nukemap permet de tester tous types de bombe, des plus puissantes existantes à d’autres, plus “légères”, qui pourraient, dans un scénario noir, tomber aux mains de terroristes et exploser dans une grande ville.
La visée de cet exercice de simulation -un brin macabre, il est vrai- est pédagogique, près de 70 ans après Hiroshima. Alex Wellerstein, auteur par ailleurs d’un blog documenté sur la question du nucléaire, espère aider le grand public à réaliser l’ampleur de la menace que peut représenter l’arsenal atomique.
Avec L’Express