De nombreux Iraniens, dont le ministre des Télécommunications lui-même, ont protesté samedi 26 août contre la suppression d’une dizaine d’applications parmi les plus importantes conçues et utilisées en Iran via la boutique en ligne d’Apple. Ce dernier s’est conformé à la politique de sanctions américaines contre l’Iran.
Apple s’est fait pas mal d’ennemis en Iran. Selon les médias iraniens, Apple a affirmé que plusieurs applications mobiles d’origine locale n’étaient plus accessibles sur sa boutique en ligne Apple store en raison des sanctions américaines contre l’Iran.
Les applications les plus populaires supprimées sont Digikala et Bamilo, deux sociétés de vente par internet du même genre qu’Amazon, ainsi que celles de Snapp et Tap30, deux sociétés de taxis de type Uber, ou encore Delion, pour la livraison de repas. La décision de la société américaine affecte non seulement les sociétés mais aussi les développeurs iraniens qui les ont conçues.
La décision d’Apple pénalise des sociétés Internet en Iran
“Apple n’a pas fourni de réponse claires à nos demandes”, a déclaré au quotidien gouvernemental Iran Daily, Mehdi Taghizadeh, l’un des patrons de Delion, une société qui livre des repas en utilisant l’internet et dont l’application a été supprimée de la boutique en ligne d’Apple.
“Le respect du droit des utilisateurs est un principe de base qu’Apple n’a pas respecté”, a tweetté Javad Azari Jahromi, le ministre iranien des Télécommunication, âgé de 36 ans. “Les technologies de l’information doivent être utilisées pour rendre la vie des gens meilleure et plus confortable et non comme un moyen de discrimination entre les pays”, a-t-il ajouté, promettant des “poursuites légales” dans cette affaire.
L’Iran compte six millions d’iPhone en circulation
Une pétition a même été lancée sur Twitter pour demander au patron d’Apple Tim Cook de renoncer à la suppression des applications iraniennes a déjà recueilli plus de 4.600 signatures en deux jours (#StopRemovingIranianApps).
La décision d’Apple se sanctionner l’Iran intervient alors que les États-Unis, bien qu’ayant levé une partie des sanctions à l’égard de la République islamique après avoir conclu un accord en 2015 sur la limitation de son programme nucléaire, continuent d’appliquer des restrictions à ce pays pour d’autres raisons. La plupart des applications produites en Iran ont été enregistrées dans un autre pays, notamment au Canada pour contourner les sanctions américaines.
L’Iran compte 40 millions de smartphones, dont six millions d’iPhone pour une population de 80 millions d’habitants. Apple n’a pas de représentation en Iran et la plupart de ses produits arrivent dans le pays par contrebande. Toutefois, le gouvernement vient de désigner plusieurs sociétés autorisées à importer légalement les produits Apple en Iran.
Avec AFP