Fiat Chrysler a définitivement arrêté le 16 août 2017 la production de la Viper, mi “supercar“, mi “muscle car” de la marque Dodge. Modèle mythique des années 1990, la Viper peut être un choix judicieux pour un collectionneur fan d’américaines.
A la fin des années 80, les bonnes fées se sont penchées sur le berceau de la Dodge Viper. Lamborghini a ainsi aidé à développer son moteur V10, le papa de l’AC Cobra, Carroll Shelby, a mis au point sa mécanique et son comportement routier tandis que le patron de Chrysler, grand manitou de l’auto américaine Bob Lutz, supervisait le tout. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle devienne un mythe dès ses premiers tours de roue.
Un évènement à sa sortie
La Viper reprend en effet tous les codes de l’automobile américaine, tout en marquant une vraie rupture, à sa sortie en 1992. Vingt-cinq ans plus tard, l’arrêt définitif de sa carrière commerciale ne devrait pas remettre en cause le mythe, bien au contraire. Fiat Chrysler, propriétaire de Dodge, a en effet choisi de ne plus produire la Viper à partir de ce 16 août, pour des raisons financières. La supercar ne rapportait pas assez.
Se procurer la muscle car passe donc désormais par le marché de la seconde main. Si elle est loin de l’élégance d’une Aston Martin ou d’un cabriolet Ferrari des années 60, la Viper n’en reste pas moins une pièce à rechercher, un monstre de puissance à tarif raisonnable.
“La Viper est une voiture de collection, tranche Matthieu Lamoure, directeur de la maison d’enchères Artcurial Motorcars. Quand elle est sortie en 1992, c’était un évènement, Dodge imaginait un revival de l’AC Cobra. C’est la démesure américaine, elle a marqué une époque, notamment par sa présence dans de nombreux jeux vidéos comme Need for Speed ou Gran Turismo. Elle a également marqué le sport automobile, était engagée aux 24 Heures du Mans, a remporté les 24 Heures de Daytona. Elle a tous les éléments pour en faire une voiture de collection”.
Mais pas n’importe quelle voiture de collection. En général, les premiers exemplaires ou les dernières versions sont les plus intéressantes, pour capitaliser sur son investissement. Par rapport aux envolées financières de ces dernières années sur les Porsche 911 ou les Ferrari, la Viper reste abordable. Certes, le prix des derniers modèles neufs oscille entre 90 et 121.000 dollars (75 et 102.000 euros), mais en occasion, la Viper dépasse rarement les 50.000 euros, notamment pour une RT/10 rouge, le modèle par excellence de la première génération.
Un modèle fabriqué à la main
Au-delà du look, agressif, hypnotisant comme un serpent, pour qui aime “les gros bras” (comme résume Matthieu Lamoure), la Viper n’offre pas une finition de marque de luxe. C’est une voiture américaine: ce qui compte, c’est la mécanique, pas la qualité du cuir. Et pourtant, qu’elle date des années 1990 ou des années 2010, la Viper est assemblée à la main.
Pas de climatisation sur les premiers modèles, encore moins d’ABS ou de direction assistée, d’où les gros bras… pour maitriser notamment le V10 de 400 chevaux (le plus puissant du secteur à l’époque) et la vitesse maximale à 314km/h. “C’est la force des Américains: faire des voitures performantes, adaptées à la route, mais à des prix raisonnables”, poursuit Matthieu Lamoure. La Viper se montre aussi originale, de par sa position de conduite très basse, ou l’absence de poignées de porte sur cette première génération.
Loin de l’engouement démentiel pour la Ford Mustang, souvent entouré d’une bulle, la Viper est donc une jolie alternative pour une voiture rouge qui fait du bruit, tout en modérant l’investissement. Le bémol: si elle est fiable, elle revient relativement chère en entretien, si l’on en croit les forums d’amateurs, notamment à cause du V10 très lourd à l’avant, qui pèse sur les suspensions et d’un embrayage facétieux. On n’ose imaginer le budget du couple d’Américains qui possède 79 exemplaires différents de Viper. Mais cette voiture qui en jette risque de faire bien des mordus.
Avec bfmbusiness