L’Afrique fait face aux défis climatiques et les techniques employées permettent aussi de réduire l’impact du changement climatique ! Il en est ainsi, notamment, de la prise de conscience de l’importance de l’ombre, notamment pour les cultures cacaoyères par exemple, ou encore de l’utilisation d’alimentation alternative pour le bétail, souligne bizcommunity.
Les vertus de l’herbe de la famille des Brachiaria, originaire d’Afrique mais très largement répandue dans le monde inter-tropical, sont connues et reconnues de longue date par la communauté scientifique. Les différentes espèces produisent toutes une forte biomasse -soit un fourrage de qualité, sont capables de supprimer les adventices et ont un système racinaire puissant et profond, capable de décompacter les sols, de les restructurer, d’injecter du carbone en profondeur et de recycler efficacement des nutriments.
Ses “qualités de rusticité, d’adaptation à la sécheresse, et ses facultés de propagation en font une espèce fourragère particulièrement adaptée à la diffusion du pâturage artificiel en milieu rural. Sa culture est facile, et son exploitation n’exige pas de précautions spéciales, résistant très bien au pâturage, il se fane et s’ensile aisément. En fin ·de saison sèche, la persistance de la couleur verte en fait une espèce très recherchée du bétail. Il permet la mise en place d’association avec d’autres graminées et des légumineuses“, explique le Cirad.
De beaux résultats recensés au Kenya
Pour sa part, en octobre dernier, le Centre international pour l’agriculture tropicale (CIAT) a constaté qu’en Afrique de l’Est, les éleveurs produisaient 15 à 40% de plus de lait, générant des dizaines de millions de dollars en recettes supplémentaires, en utilisant cette herbe.
Dans l’Est du Kenya, bizcommunity rapporte l’expérience d’un agriculteur, Albanas Nduva, qui possède 10 vaches laitières et 5 ha de terres dont 0,8 ha est planté en herbe de Brachiaria. “L’herbe pousse très vite par rapport à d’autres, et j’ai constaté une production de lait accrue de mes vaches”, l’agriculteur préférant faire paître ses vaches dans un enclos fermé et donc les nourrir avec de l’herbe récoltée. “Je récolte l’herbe tous les deux mois, ce qui, par rapport à l’herbe Napier [dite encore herbe à éléphant, Ndlr.] qui n’arrive à maturité qu’après trois à quatre mois, présente des avantages.” Avant d’utiliser l’herbe de Brachiaria, Albanas Nduva obtenait 38 litres par vache par jour et maintenant, il en obtient 47 litres, rapporte encore notre confrère.
En 2012, l’Agence de coopération internationale suédoise ainsi qu’un certain nombre de centres de recherche dont Biosciences Eastern and Central Africa International Livestock Research Institute (BecA-ILRI) au Kenya ont étudié l’herbe de Brachiaria au Kenya et au Rwanda. Non seulement les vaches la digèrent mieux que d’autres herbes, ce qui réduit l’émanation de méthane, un gaz à effet de serre, mais cette herbe est effectivement plus profondément enracinée que d’autres ce qui permet de séquestrer davantage de carbone.
Avec commodafrica