La demande en viande croît plus vite que la production, a mis en garde la semaine dernière le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Audu Ogbeh, lors de sa réunion avec les membres des conseils de gouvernance des universités fédérales d’agricultures réunis à Abuja (lire nos informations).
L’Etat de Lagos a la consommation la plus importante, a-t-il précisé, avec 6 000 vaches abattues par jour. Il en est de même dans le Territoire de la capitale fédérale (Federal Capital Territory, FCT-Abuja) ainsi que dans les Etats de Rivers, Abia, Imo, Oyo et Kano.
Et le ministre de mettre en garde sur une prochaine pénurie de bœuf, rapporte This Day.
En outre, la race bovine locale aurait un faible rendement, donnant en moyenne moins d’un litre par jour alors qu’en “Afrique de l’Est, ils atteignent 15 litres et parfois 20 litres. En Europe, ils atteignent 50 litres. Les secrets sont la race et l’alimentation. Ici, les vaches itinérantes sont minces, avec une faible qualité de viande. Les vaches n’ont pas vocation à se balader. Ce ne sont pas des chevaux“, a-t-il déclaré. Au Nigeria, 90% de l’élevage est pratiqué par de petits agriculteurs ayant recours au mode de production pastoral à faible rendement, avait-il souligné l’année dernière.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Nigeria aurait besoin de 1,5 milliard de litres de lait par an. Pour satisfaire cette demande, le gouvernement dépense des milliards de nairas pour importer du lait en poudre et reconstitué, de faible qualité puisque 37% des enfants nigérians sont mal nourris, a-t-il dit. Selon un article de Ventures Africa publié l’année dernière, le Nigeria importe 70% de ses besoins en produits laitiers, dépensant ainsi $ 1,3 milliard.
La semaien dernière, le ministre a donc appelé les universitaires à relever le défi et à enseigner aux populations l’insémination artificielle, soulignant que les réponses à apporter étaient urgentes.
Rappelons qu’en juin 2016, en rendant publiques les statistiques sur l’élevage qui remontaient à 2011, le ministre avait déjà tiré la sonnette d’alarme. Si le Nigeria était un des plus importants éleveurs de bétail en Afrique avec 19,5 millions de têtes de bétail, 72,5 millions de chèvres, 41,3 millions de moutons, 7,1 millions de porcs et 28 000 chameaux, cela demeurait insuffisant. Seul l’élevage de volailles avait su maintenir un bon rythme de croissance, avec 145 millions de poulets, 11,6 millions de canards, 1,2 million de dindes et 974 499 ânes.
Avec commodafrica