Présent dans 140 pays à travers le monde, c’est en Afrique où le taux de croissance du groupe suisse Bühler, leader mondial de la conception et fabrication de machines pour l’agro-industrie, est le plus élevé. “L’Afrique de l’Ouest devient tout particulièrement un enjeu pour Bühler“, souligne Yannick Rihs, directeur du tout nouveau bureau ivoirien de représentation, ouvert en mars. Il s’ajoute aux bureaux de Lomé et de Lagos ouverts depuis 5 et 2 ans, respectivement.
Bühler leader mondial des technologies de transformation de produits comme les céréales, le cacao, le café, bénéficiant d’une clientèle très diversifiée, compte des entreprise familiales ainsi que des multinationales dans son portefeuille.
“Jusqu’ici, la plupart des acteurs qui nous approchaient étaient des grands groupes ou des entreprise avec de gros moyens financiers. Mais nous avons déployé récemment une stratégie “in the market for the market” par laquelle nous essayons de nous implanter localement et de nous rapprocher des populations, du moins des acteurs privés locaux. Ils sont en nombre croisant et disposent, de plus en plus, de moyens leur permettant d’acquérir des équipements d’une certaine qualité“, précise-t-il.
Une nouvelle stratégie guidée par les impératifs de résultats : le chiffre d’affaires de Bühler a stagné ces deux dernières années autour de $ 2,6 milliards après une période de forte croissance. Se positionner sur des marchés d’avenir devient un axe majeur de développement du groupe. “En Côte d’Ivoire, où nous avons ouvert début mars un bureau de représentation, la demande pour des solutions de qualité a nettement augmenté durant les années passées. Par ailleurs, nous nous attendons à une forte augmentation de l’industrialisation de la filière agro-alimentaire en accord avec la politique actuelle du gouvernement ! Ne serait-ce que sur la filière riz, où tous les pays d’Afrique de l’Ouest ont déclaré vouloir devenir auto-suffisants, les perspectives de croissance pour un groupe comme le nôtre sont très importantes. Il y a également les filières cacao, café, maïs, blé, aliments pour le bétail,…“, explique le responsable.
Le concept d’usines compactes
Pour se positionner sur ces marchés, Bühler non seulement se rapproche physiquement de ses clients en Afrique mais déploie également une gamme de machines redimensionnées. Aux côtés de ses grandes unités industrielles traditionnelles, le Suisse a développé des usines compactes, qui peuvent traiter des volumes plus réduits, de l’ordre de 2 tonnes/heure pour le maïs et le riz. Leur coût est également révisé pour s’adapter à une demande en effervescence: $ 500 000 environ pour une solution de base, “une somme qui aujourd’hui est à la portée de beaucoup en Afrique”, estime Yannick Rihs.
“Actuellement, tous ceux qui veulent franchir le pas de l’industrialisation comprennent qu’il faut des solutions de qualité, des solutions pérennes. Ils regardent davantage leur retour sur investissement plutôt que le coût d’achat primaire de la solution“, déclare-t-il.
Ceci dit, il faut bien financer l’achat de la machine, qui n’est pas un moindre détail dans une région où les taux bancaires sont élevés et où il n’existe quasiment pas de crédit adapté à l’agriculture. “Bühler offre des solutions technologiques éprouvées qui rassurent les investisseurs. Nous sommes actuellement à la recherche de partenaires financiers afin d’offrir nos solutions sous forme de “package” combinant solution financière et technologique à des entrepreneurs déjà bien implantés, maîtrisant les chaînes de valeurs agro-alimentaires de la sous-région“, explique Yannick Rihs.
Un pari pour le géant suisse….
Avec CommodAfrica