Abuja compte investir près de 40 milliards de dollars dans la modernisation de son réseau ferroviaire. Un budget dont la moitié sera prise en charge par l’Eximbank. L’objectif est d’assurer les bases de la diversification économique voulue par le gouvernement et qui est largement freinée par l’état chaotique du réseau routier et la faible capacité de transport de marchandise par voie ferrée.
Le Nigeria semble déterminé à réduire sa dépendance au pétrole après les contrecoups subis par son économie suite à la baisse des cours du pétrole lors des dernières années. Les autorités ont fait de la diversification économique une priorité, qui passe par l’amélioration du réseau de transport de manière à fluidifier la circulation des marchandises entre les ports et l’intérieur des terres.
L’Exim Bank à la rescousse
Une mise à niveau de l’infrastructure de transport qui devrait démarrer par la modernisation du réseau ferroviaire. Le gouvernement vient en effet, d’annoncer la construction d’une deuxième ligne de chemin de fer reliant les deux plus importantes villes du pays, Lagos à Kano au Nord. Une ligne qui s’étendra sur 1.100 km et sera destinée autant au fret qu’au transport de passagers.
Abuja compte également construire un chemin de fer côtier reliant Lagos à la ville orientale de Calabar. Ces deux nouveaux tracés devraient mobiliser 20 milliards de dollars, des fonds qui seront débloqués par la Banque d’exportation et d’importation de Chine, qui a déjà versé 5,9 milliards de dollars aux autorités nigérianes. Les travaux des 2 lignes ont été confiés à un opérateur chinois qui devra livrer les chantiers d’ici la fin 2019.
Le fret pénalisé par l’état de l’infrastructure
La modernisation du réseau ferroviaire nigérian intéresse également les opérateurs occidentaux, notamment l’américain General Electric, qui réhabilite actuellement 3.505 km de chemins de fer reliant Lagos à Port Harcourt. Le géant américain compte ainsi investir 2,2 milliards de dollars. Les opportunités offertes dans le secteur intéressent également SinoHydro, Transnet SOC et APM Terminal qui négocient l’octroi de concessions avec Abuja depuis mai dernier.
Le Nigeria compte dépasser son handicap en matière de transport de marchandises, qui ne dépasse pas les 15.000 tonnes métriques depuis 2005, contre 3 millions de tonnes de métriques 4 décennies plutôt. Une régression qui s’explique par l’absence de maintenance du réseau routier et ferroviaire. Le Sud-africain, Transnet est pour sa part capable de déplacer plus de 70 millions de tonnes de charbon vers les ports chaque année.
Le gouvernement fédéral compte également investir 16 milliards de dollars pour assurer la liaison ferroviaire entre toutes les capitales des Etats qui constituent le pays. Un réseau qui devrait s’étendre jusqu’à la ville de Maradi au Niger. Un projet ambitieux dont les détails de calendrier et de financement n’ont pas été fixé par Abuja, qui n’a laissé filtré que le modèle choisi à savoir, le partenariat public-privé.
Avec latribuneafrique