Des pilotes français de la compagnie aérienne britannique low-cost ont adressé une lettre au fondateur de l’entreprise. Ils dénoncent “les réductions de coûts” permanentes qui nuisent à la sécurité des passagers.
La colère gronde chez Easyjet. Le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) a décidé d’adresser une lettre à Stelios Haji-Ioannou, actionnaire majoritaire et fondateur de la compagnie, afin de lui faire part de son exaspération. “Les dirigeants successifs ont fait de votre compagnie un outil de profitabilité dans lequel l’employé est réduit à une variable d’ajustement, un coût. Et le passager à un profit” écrivent ses membres.
Les signataires dénoncent notamment des plannings de vols irréalistes. En clair, la compagnie programmerait plus de rotations qu’elle ne peut en assurer.
“Quand on vous demande un aller-retour Nice-Olbia (Sardaigne) puis un aller-retour Nice-Marrakech (Maroc) avec des escales de vingt-cinq minutes dans des aéroports surchargés (…) au moindre pépin, le dernier vol de la journée est impossible à faire” explique Michaël Van Til, délégué SNPL dans les colonnes du Parisien.
Ainsi, selon le syndicat, les passagers “ont huit fois plus de chance cet été de voir leur vol annulé que le week-end hors période estivale.”
La sécurité des vols remise en cause ?
Pour réussir à tenir les cadences, et donc transporter tous les voyageurs, la compagnie n’hésiterait pas à demander aux pilotes et aux équipages d’effectuer des heures supplémentaires.
“Les équipages sont poussés quotidiennement à leurs limites. On demande aux commandants de bord d’utiliser leur pouvoir discrétionnaire pour dépasser les limites légales de temps de vol, peut-on lire dans la missive.
Or, selon les pilotes français, “les niveaux de fatigue à long terme, bien trop élevés” nuiraient “à la sécurité des passagers” mais aussi “à celle des équipages”.
Contactée par Le Parisien, la direction française d’Easyjet se dit “surprise” par l’initiative des pilotes et assure “ne faire aucun compromis sur la sécurité.”
Avec bfmbusiness