Dernier combat pour ‘’gorgi’’, le dernier des ‘’Mohicans’’. A 91 ans sonnés et bien comptés, Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal s’est replongé dans le chaudron chaud de la politique à l’occasion des élections législatives sénégalaises qui se sont tenues le dimanche 30 juillet 2017.
Pour ce faire, celui que ses affidés surnomment ‘’gorgi’’ ( le grand frère) n’a pas hésité à abandonner ses douillets appartements parisiens pour les longues nuits dakaroises. Il a été porté à la tête de la liste de son parti pour conduire ses troupes à la victoire face à la majorité présidentielle qu’il fustigeait dès qu’il tenait le crachoir. Il n’a d’ailleurs pas manqué de proposer un ‘’duel’’ à son successeur via un face-à-face à la télévision. Une proposition que ce dernier a snobée. Il n’empêche, la confrontation entre le vieil opposant et le pouvoir n’en était pas moins rude. De fait, pour Wade, ce scrutin avait un goût de revanche contre ce pouvoir qui a ‘’banni’’ son fils Karim du Sénégal (il est au Quatar, sa terre d’accueil, après sa sortie de prison).
A côté de Wade, l’on note la présence de Khalifa Sall, maire de Dakar, emprisonné pour détournement de fonds supposé. La justice s’est opposée aux nombreuses demandes de remise en liberté provisoire introduites par ses conseils. Il a donc battu campagne de sa cellule. Des 45 départements concernés par ce scrutin, le sort de Dakar retenait particulièrement l’attention, car qui tenait la capitale était sûr de ‘’rafler la mise’’.
Au décompte, avant que le Conseil constitutionnel ne proclame les résultats définitifs, la majorité présidentielle peut se frotter les mains : elle a remporté le scrutin dans 42 départements dont celui convoité et âprement disputé de Dakar (avec un petit écart de 2000 voix !). C’est une bérézina pour Wade et Cie ! Ses derniers espéraient contraindre Macky Sall à une cohabitation de fait. Bernique ! Celui-ci sort grandi de cette ‘’bataille homérique’’ qui a pris pour lui des allures de répétition générale à 18 mois de la présidentielle.
In fine, ces législatives auront pour l’ancien président sénégalais un goût de cendres. Il n’a engrangé que 19 sièges alors que la majorité présidentielle en a remporté 125 et la coalition cornaquée par le maire Khalifa Sall seulement 7. Le pouvoir sort donc largement victorieux de cette bataille pour le contrôle de l’hémicycle.
Avec investigateur