Le nommé Abadi Choudi, un britannique d’origine libanaise vient d’être interpellé à l’aéroport international de Douala, la capitale économique camerounaise, avec dans ses bagages une cargaison de diamants bruts d’une valeur estimée à environ 630 millions de francs Cfa, a-t-on appris de sources douanières.
Né à Monrovia, capitale du Liberia, pays meurtri de 1999 à 2003 par une guerre civile financée en partie par les diamants dits de sang, le trafiquant interpellé à Douala aurait été longtemps ciblé par les agents de renseignements camerounais, avant d’être pris la main dans le sac.
Certaines sources proches du dossier soupçonnent les diamants saisies dans les bagages d’Abadi Choudi de provenir de la République centrafricaine (RCA), grand producteur de ces pierres précieuses, qui partage une longue frontière terrestre avec le Cameroun, dans la région de l’Est.
L’on se souvient que le 2 décembre 2016, à la veille d’une mission d’évaluation du Processus de Kimberly (mécanisme international permettant de tracer les diamants commercialisés dans le monde, afin d’éviter qu’ils servent à financer des guerres, Ndlr) au Cameroun un rapport de l’ONG dénommée Partenariat Afrique Canada (PAC) avait dénoncé «l’incapacité» des autorités publiques camerounaises «à mettre en œuvre le Processus de Kimberley».
Intitulé «Du conflit à l’illégalité : Cartographier le commerce des diamants de la République centrafricaine au Cameroun», ce rapport révélait notamment que «le Cameroun permet à des diamants de conflit provenant de la République centrafricaine de franchir ses frontières et de pénétrer la chaîne d’approvisionnement légale, en raison de ses faibles contrôles, de la contrebande et de la corruption».
Ces accusations avaient été démenties par le Comité local de suivi de la mise en œuvre du Processus de Kimberly, et n’avaient non plus été confirmées par la mission des experts du comité international, qui avait mené une enquête dans plusieurs localités de la région de l’Est du Cameroun, au cours de la première moitié du mois de décembre 2016.
Pour rappel, la région forestière et minière de l’Est-Cameroun abrite officiellement environ 60 000 réfugiés centrafricains encadrés par le HCR, et dont les liens et la communication avec la mère patrie n’ont pas été rompus, principalement du fait de la porosité des frontières entre le Cameroun et la RCA.
Avec investiraucameroun