Envie de manger moins de viande, mais pas envie de s’aliéner tous les membres de notre famille ? Les conseils d’une végétarienne conciliante.
Nettie Cronish, une chef-cuisinière torontoise, est végétarienne depuis toujours ou presque. Elle avait réussi à « convertir son mari » au végétarisme et il l’a été pendant huit ans. Mais un jour, elle constate que ses trois enfants mangent de la viande « en cachette » lorsqu’ils vont chez leurs amis. Autant qu’elle se sent trahie, autant qu’elle doit apprendre à respecter les désirs de ses enfants et leurs besoins : « Mes enfants m’ont enseigné la tolérance et l’écoute ! Nous nous sommes assis en famille et avons négocié que je leur servirais de la viande trois fois par semaine. Ce n’était pas une mince affaire : j’ai dû carrément apprendre à cuisiner la viande ! »
Leur solution ? Adopter une approche dite « flexitarienne » à l’alimentation : soit des recettes familiales qui pouvaient lui plaire en tant que seule végétarienne de la famille, tout en convenant à tous ses membres. De là lui est venue l’idée de son nouveau livre de recettes, De plus en plus végé : 150 recettes épatantes… la viande en option. Toutes les recettes sont construites de façon à pouvoir satisfaire pleinement un végétarien, tout en incorporant des protéines animales de façon savoureuse si on le désire.
Pas facile de devenir végétarien !
Manger moins de viande est un souhait très louable quand on pense aux bienfaits pour notre santé et pour l’environnement. Mais ce n’est pas facile… et ça ne se fait pas du jour au lendemain ! « Si on essaie de faire ça trop vite, on s’enligne vers un échec. »
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Voici les meilleurs conseils de Nettie pour que manger plus de légumes et moins de viande se passe le mieux possible :
- Faire ses recherches et prendre son temps.Essayer de faire la transition trop rapidement, c’est s’assurer d’un échec. On introduit des nouveaux ingrédients un à la fois (légumineuses, certains légumes méconnus comme les verdures, les courges, par exemple) et surtout, on apprivoise les nouvelles saveurs exotiques qui peuvent facilement faire oublier la viande, comme le Ras El-Hanout ou le cinq-épices chinois.
- Faire ses classes et apprendre les techniques.Quand on a l’habitude de construire tous ses repas ou presque autour d’une viande quelconque, il faut carrément réapprendre à cuisiner ! On n’hésite pas à s’éduquer au besoin : quelques cours de cuisine végé, des livres, des blogues, des magazines… les ressources sont nombreuses. On s’y réfère.
- S’assurer que l’assiette soit belle. La cuisine végé a longtemps eu mauvaise presse à cause des ragoûts et mijotés bruns aux lentilles sans forme et texture ! Il faut se soucier autant du look dans l’assiette, d’une variété de goûts et de textures, que des bienfaits pour la santé.
- Au besoin, introduire doucement des aliments, quitte à cacher du végé dans certains repas.Comme des pois chiches en purée dans les boulettes à la viande : ça permet d’apprivoiser doucement le goût, mais aussi l’effet des légumineuses sur le transit digestif. Ne pas sous-estimer l’effet positif des amis qui trouvent un repas « cool » ou intéressant, car différent de ce qu’ils mangent à la maison. Ça peut encourager nos jeunes à goûter.
- Prévoir le coût supplémentaire. Oui, la viande coûte cher, mais manger végé aussi quand on a le souci de manger le plus local, biologique et varié que possible. Si on veut épater les carnivores de notre entourage, il faut aussi prévoir un bel assortiment d’épices et de fines herbes fraîches qui ajoutent texture et épices.
- Cuisiner en gang ou faire appel à un traiteur.Quand mes enfants étaient jeunes, je prévoyais avec quatre autres familles, des journées cuisine collective. Ainsi, on pouvait remplir nos congélos d’options santé et toutes prêtes pour les soirées pressées. Si on s’y connaît peu ou qu’on n’a pas d’amis flexitariens, on peut également faire appel à un service de traiteur un soir ou deux par semaine. On pourra s’inspirer de ce qu’on y goûte et par après reproduire les recettes.
- Faire appel aux aliments prêts-à-consommer.L’offre de produits végé augmente de jour en jour et certains sont de véritables sauve-la-vie : des légumineuses en boîte, du bouillon de légumes sous vide, des légumes déjà coupés, du tofu mariné… autant de produits qui permettent de passer rapidement à table !
MAXWELL / Source : coupdepouce