Alors que les Français chantonnent le tube de Michel Sardou «Être une femme», François Mitterrand fait ses premiers pas en tant que président de la République. Paris Match vous raconte ses premières vacances d’été.
Le 10 mai 1981, François Mitterrand devient président de la République française. Une victoire pour le Parti Socialiste. Pour ses premières vacances d’été, pas de fort de Brégançon : le président craint de s’y sentir enfermé – un point commun avec le Général de Gaulle – et la configuration du lieu ne favorise pas les promenades. La famille Mitterrand se rendra à Latché, où se trouve sa maison de campagne landaise. Là, le président lit, dort, et se promène paisiblement avec ses chiens.
“Circulez ! Il n’y a rien à voir”
Alors que le président se repose tranquillement dans «La Bergerie», dehors, c’est une véritable cohue ! Ce lieu méconnu de tous devient, lors de l’été 1981, un lieu de pèlerinage. Comme «Le Figaro» le raconte dans ses colonnes le 17 août 1981, les cars de touristes font des détours dans l’espoir d’apercevoir la maison où séjourne le nouveau président. «Circulez ! Il n’y a rien à voir» crient les gendarmes, soucieux de la sécurité de François Mitterrand et de ses proches. Pour s’approcher au plus près, nombreux sont ceux qui prétendent être des amis de madame Navarro, propriétaire de la maison voisine de «La Bergerie». Le facteur raconte dans le quotidien que jamais il n’a porté autant de courriers. D’autres badauds grognent cependant : «J’ai voté pour lui, j’ai bien le droit de voir où il habite»…
Un septennat qui démarre sur les chapeaux de roue
Cet été 1981 démarre sur les chapeaux de roue pour le premier président socialiste de la Ve République. Lorsque François Mitterrand est élu, il est mis au courant par Marcel Chalet, directeur des services secrets français, de «l’affaire Farewell». À l’occasion du G7 qui s’est tenu en juillet 1981 à Ottawa, le nouveau président français va personnellement mettre au courant Ronald Reagan, alors président des États-Unis, de cette affaire. Un geste rassurant pour les Américains, contrariés par l’entrée de quatre ministres communistes au sein du gouvernement français. Vladimir Vetrov, agent du KGB, dévoile à la DST –les services secrets français– un gigantesque réseau d’espionnage qui permet aux Soviétiques de tout connaître des recherches militaires et scientifiques de l’Ouest. Grâce à lui, près de 250 espions soviétiques auraient été démasqués dans le monde.
Avec parismatch