Les actions du groupe MTN ont chuté jusqu’à 3% jeudi 4 août 2017 sur le Johannesburg Stock Exchange, avant de se rattraper, mais toujours en zone négative, à -1,79% en fin de journée. Cette contreperformance traduit la déception des investisseurs du géant africain des télécoms, malgré la publication d’un résultat semestriel marqué par le retour à la profitabilité.
Le bénéfice net par action, à 2,17 rands, est beaucoup plus faible que ne s’y attendaient ces investisseurs, après une année 2016 difficile, marquée par la régularisation d’une amende de 1,7 milliard $ pour ses difficultés avec les régulateurs au Nigéria.
MTN explique que ce résultat net qui est moins élevé qu’attendu, est le fait de la dépréciation des taux de change sur ses principaux marchés, notamment le Nigéria.
On note effectivement, que le chiffre d’affaires semestriel de 64,3 milliards de rands (1000 rands = 74,8 $), en baisse de 18,4% comparé à celui de la même période en 2016, s’affiche en hausse de 6,4% si on considère un taux de change constant. Cette situation se vérifie sur les revenus du Nigéria qui baissent de 3,7%, alors qu’ils auraient été en hausse de près de 70%, si le naira n’avait pas été dévalué.
Une analyse des chiffres donne une perception alternative de cette évolution. Sur la période sous revue, MTN a profité de deux facteurs positifs. Le premier est le repli de 24% de ses charges à seulement 46 milliards de rands, alors qu’elles auraient été en hausse de 11,6% si les taux de change n’avait pas bougé. Pareillement, MTN a bénéficié d’un revenu exceptionnel de près de 6 milliards de rands, suite à une restructuration dans le business des tours au Nigéria.
Dans ce contexte, le bénéfice avant impôt a progressé de 574% à 5 milliards de rands et le bénéfice net distribuable s’est positionné à 5,2 milliards de rands, en progression de 194,2%.
Une autre chose notée qui pourrait inquiéter les investisseurs, c’est le fait que le cash-flow (flux de trésorerie) d’exploitation s’est amélioré à 12 milliards de rands. Mais dans le détail, le cash encaissé des activités d’exploitation a baissé à 17 milliards de rands (23 milliards au premier semestre 2016). Il n’est consolidé que grâce à la diminution des charges de dividende de près de la moitié, à 8,4 milliards de rands, contre 15,2 milliards en 2016. Une autre réduction est celle survenue dans les autres dépenses d’exploitation, qui passent de 8 milliards de rands à seulement 4 milliards.
Avec agenceecofin