Le groupe a publié des résultats en baisse pour 2016 et réduit ses prévisions de croissance pour 2017. La faute notamment aux ventes de rasoirs jetables. Mais pas de quoi inquiéter les investisseurs, au contraire.
Le groupe Bic était en forte progression ce jeudi à la Bourse de Paris, malgré l’abaissement de ses prévisions de croissance. Le groupe anticipe en effet aussi une baisse moins importante que prévu de sa marge d’exploitation en 2017. Deux annonces formulées ce jeudi à l’occasion de la publication des résultats du deuxième trimestre.
En 2016, la marge d’exploitation normalisée s’était élevée à 20,6% du chiffre d’affaires à données publiées, ou à 18,9% hors activités de Bic Graphic mises en vente. Sur l’ensemble du premier semestre, elle s’est maintenue à 20,6%. Cette annonce, conjuguée à la publication de résultats encourageants au deuxième trimestre, avec des ventes tirées par une dynamique retrouvée dans l’activité papeterie, principale division du groupe, comblait les investisseurs: vers la mi-journée, l’action Bic bondissait de plus de 5%, alors que le CAC 40 gagnait 0,2%. Cependant, le groupe a abaissé son objectif de croissance organique, à taux de change et périmètre constants, anticipant désormais une croissance comprise entre 3% et 4% cette année, contre environ 5% initialement.
“Les briquets ont continué à bien performer en Europe”
Le PDG du groupe, Bruno Bich, a justifié dans le communiqué cette révision en raison de l’anticipation demarchés “qui demeureront très volatils pour le reste de l’année, associés à des signes récents de baisse de la consommation au Brésil”, un marché important pour le groupe. Son chiffre d’affaires sur le trimestre écoulé s’est établi à 593,7 millions d’euros, en hausse de 5,6% ou de 3,9% en organique, légèrement en-deçà des attentes des analystes.
La papeterie a solidement progressé de 9,1% à base comparable au deuxième trimestre, à 241,1 millions d’euros. “Portées par le lancement de nouveaux produits, les premières ventes de rentrée scolaire aux distributeurs ont été bonnes”, s’est félicité Bruno Bich. Par ailleurs “les briquets ont continué à bien performer en Europe et les ventes aux distributeurs ont rebondi aux États-Unis”, a ajouté le PDG. Cette division a enregistré une croissance organique de 2% au deuxième trimestre.
Le point faible de Bic demeure sa division rasoirs, dont les ventes organiques ont continué de reculer sur le trimestre écoulé (-0,9%), après un premier trimestre profondément dans le rouge. La division reste pénalisée par l’Amérique du Nord, en raison d’un environnement “toujours très concurrentiel” dans la région, “reflétant une catégorie déstabilisée aux États-Unis”, selon Bruno Bich.
150 postes supprimés en Espagne
Le marché américain des rasoirs a plongé de 9,5% au premier semestre, et de 4,5% dans le segment de Bic, celui des rasoirs non rechargeables. Bousculé par l’émergence de nouveaux acteurs dans la vente en ligne, le secteur subit une “pression sans précédent” sur les prix, qui s’ajoute à la hausse de l’activité des marques de distributeurs, a expliqué le groupe. Bic s’est lancé fin mars dans un projet pilote de vente en ligne de rasoirs en France, “Bic Shave Club”. En cas de succès, cette activité pourrait à terme être étendue à d’autres pays européens.
Quant au bénéfice net du groupe, il a reculé de 10,3% au deuxième trimestre, à 79,9 millions d’euros, ayant pâti d’une perte nette de près de 4 millions d’euros liée à la cession des activités nord-américaines de Bic Graphic et de leur approvisionnement en matières premières en Asie. Ces activités ont été vendues fin juin au fonds d’investissement américain H.I.G Capital pour 80 millions de dollars. La plupart des autres activités de cette division de produits promotionnels sont désormais rattachées aux divisions grand public du groupe. Les restructurations dans ces activités vont entraîner la suppression d’environ 150 postes en Espagne, avait annoncé Bic début juin.
Avec AFP