La contribution des filiales africaines au Produit Net Bancaire du groupe français Société Générale a été de 1,26 milliard d’euros, a constaté l’Agence Ecofin dans le rapport annuel de l’institution, publié récemment. Cette performance s’inscrit en légère amélioration, en comparaison au 1,1 milliard d’euros de contribution de ces filiales africaines en 2015. En valeur relative, rien n’a changé car l’Afrique représente toujours 5% du produit net bancaire global.
La part la plus importante vient du Maroc, où la contribution à son PNB a atteint 416 millions d’euros. Le groupe français a une forte présence dans le Royaume, avec notamment plusieurs filiales qui offrent des services de banques, de gestion d’intermédiation boursière, ou encore du crédit automobile ou à la consommation.
Viennent ensuite l’Algérie (146 millions d’euros), la Côte d’Ivoire (141 millions d’euros) et la Tunisie où la filiale Union Internationale de Banque, a contribué à hauteur de 105 millions d’euros.
PNB et EBITDA des filiales africaines de SG en 2016 (Source : Rapport financier annuel 2016)
Dans ce contexte la contribution des filiales africaines à son bénéfice d’exploitation hors impôts et autres dépréciations, a atteint l’équivalent de 437 millions d’euros. Le classe des grands contributeurs demeure inchangé avec les activités marocaines en tête (123 millions d’euros). Société Générale, qui est la première banque dans plusieurs pays africains, revendique la position de troisième banque étrangère d’Afrique. Le poids de ses actifs africains demeure pourtant faible et représente seulement 1% de ses actifs globaux.
Le groupe français n’a pas adopté une politique uniforme de publication de ses comptes par pays, ce qui rend difficile une analyse détaillé au cas par cas. En Tunisie et au Ghana où ses filiales sont cotées et où l’exigence de publication des performances financières est forte, on dispose de données pour analyser les activités du groupe. La même chose est possible pour le Maroc, où le groupe est présent en bourse via sa filiale de prêts à la consommation Eqdom et son intermédiaire boursier Sogebourse. Au niveau de la Côte d’Ivoire, les données disponibles pour 2016 ne sont pas détaillées, bien que la filiale locale soit cotée sur le marché financier local.
Dans son rapport annuel, le groupe indique toutefois être à la croisée des chemins en Afrique, entre renforcer l’avantage que lui confèrent ses acquis, et s’adapter aux différents changements qui caractérisent l’industrie de la banque dans la région.
Au Ghana, par exemple, sa filiale a bénéficié d’un prêt de la Banque Européenne d’Investissement, pour renforcer son dispositif d’accès à la clientèle, avec l’introduction d’innovation technologique. Le groupe teste actuellement des services digitaux dans six pays avec possibilité d’extension à ses autres filiales de la région.
On a aussi pu noter, pour les pays où les comptes annuels sont disponibles, que le groupe français, malgré sa présence africaine de longue date et l’expérience acquise, continue d’avoir une attitude conservatrice dans l’attribution des crédits, alors même que les activités lui ont permis de générer parfois des réserves conséquentes. La simple contribution et présence dans le capital de Microfinance de poids comme Advans et les fonds mobilisés auprès de bailleurs internationaux, ne suffisent pas à faire de Société Générale, un acteur de poids du financement des très petites entreprises notamment en Afrique subsaharienne.
A titre d’exemple, on remarquera qu’en 2016, alors que le Ghana est au plus fort de ses défis économiques débutés il y a trois ans, la progression des prêts octroyés à la clientèle (particuliers et organisations) a été plus faible (+102 millions de Cedis) que la hausse (un peu plus de 667 millions de cedis) des investissements dans les titres publics du gouvernement, logiquement moins risqués.
Avec agenceecofin